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Centrafrique : les principaux groupes armés rompent leur cessez-le-feu

La Coalition des patriotes pour le changement, qui avait décidé d'une trêve avant les élections en Centrafrique, a annoncé, vendredi, la fin de son "cessez-le-feu unilatéral" et la reprise de ses opérations contre le gouvernement. Trois Casques bleus du Burundi ont été tués. 

Une trêve de courte durée en Centrafrique. La coalition de groupes armés qui mène depuis une semaine une offensive contre le gouvernement centrafricain a annoncé, vendredi 25 décembre, rompre son "cessez-le-feu unilatéral" de trois jours, arrivant à échéance avant les élections présidentielle et législatives de dimanche.

Face à "l'entêtement irresponsable du gouvernement" qui aurait "rejeté" le cessez-le-feu, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), "décide de rompre la trêve de 72 h qu'elle s'était jusque là imposée et de reprendre sa marche implacable jusqu'à son objectif final", selon un communiqué confirmé à l'AFP par deux importants groupes rebelles.

Les signataires avaient invité "le pouvoir à observer de même un cessez-le feu sur la même période" et appelé le chef de l'État Faustin Archange Touadéra, favori du scrutin présidentiel, à "suspendre les élections dont les conditions de bon déroulement n'ont jamais été réunies". Mais jeudi, Ange-Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement, avait réagi en dénonçant "un non-événement" et affirmé à l'AFP n'avoir "pas vu ces gens-là s'arrêter dans leurs actions".

Trois Casques bleus tués

"Trois Casques bleus du Burundi ont été tués et deux autres blessés à Dékoa" dans le centre du pays, a annoncé, vendredi, l'ONU en condamnant des attaques menées par "des combattants armés non identifiés".

Le gouvernement a "rejeté de façon cavalière" cette "chance à la paix", ont affirmé les groupes rebelles. "Il s'en est suivi plusieurs attaques sur les positions occupées par les patriotes de la CPC", selon le communiqué.

Pour l'heure, seuls le mouvement 3R (Retour, réclamation, réhabilitation), l'un des piliers de la coalition, et le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ont confirmé à l'AFP l'authenticité du document. "Désormais, soit le gouvernement nous disperse, soit nous marchons sur Bangui, qui est notre objectif final", a déclaré à l'AFP le général Bobo, du mouvement 3R.

Reprise des combats

Après une légère accalmie jeudi matin, des combats ont notamment repris à Bakouma, à environ 250 km de Bangui, selon Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Jeudi soir, la Minusca a reçu le soutien de 300 Casques bleus rwandais "dans le cadre du plan intégré de sécurisation des élections".

Le gouvernement a accusé l'ex-président François Bozizé, dont la candidature à la présidentielle a été invalidée, de "tentative de coup d'État", après l'alliance et l'offensive de cette coalition, ce que François Bozizé a démenti.

La menace persistante des groupes armés rend illusoire une participation conséquente dimanche, ou du moins libre et sereine. L'opposition a exigé un report, dénonçant par avance des fraudes massives pour faire réélire le président sortant, Faustin Archange Touadéra, dès le premier tour. 

Mais la Cour constitutionnelle a rejeté samedi tout report, selon la décision lue à l'audience par la présidente de la Cour, Danielle Darlan. Au moins six candidats opposés au président sortant avaient déposé des recours.

Avec AFP