La Commission électorale éthiopienne a annoncé, vendredi, que les élections législatives et régionales se tiendraient le 5 juin 2021. Censé se dérouler fin août, le scrutin avait été décalé à cause de la crise du coronavirus, suscitant de vives tensions entre le gouvernement et la région du Tigré.
Elles avaient mis le feu aux poudres entre le gouvernement et la région rebelle du Tigré. Repoussées pour cause d'épidémie de coronavirus, les élections législatives et régionales en Éthiopie auront finalement lieu le 5 juin 2021, a annoncé, vendredi 25 décembre, la Commission électorale éthiopienne (Nebe).
Le report du vote, décidé par le gouvernement à cause de la crise sanitaire, avait contribué à accroître les tensions entre le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, et la région dissidente du Tigré (Nord), contre laquelle une opération militaire a été lancée le 4 novembre.
Vendredi, la Nebe a publié sur son compte Facebook un calendrier - sans aucun commentaire - des élections, qui fixe au 5 juin la date du scrutin.
Ce calendrier précise notamment que les électeurs pourront s'inscrire sur les listes électorales du 1er au 30 mars 2021.
Les élections en Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent avec quelque 110 millions d'habitants, sont largement perçues comme une étape cruciale dans la transition politique annoncée par le Premier ministre, prix Nobel de la paix 2019.
Arrivé au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed avait notamment promis des élections "libres", "justes" et "démocratiques" en 2020, le scrutin précédent de 2015 ayant été qualifié de "mascarade" par les partis d'opposition.
Le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), la coalition qui dirigeait alors le pays depuis près de trente ans, avait raflé en 2015 l'ensemble des 547 sièges de la chambre basse du Parlement.
Les élections avaient été fixées au 29 août 2020, mais la Commission électorale a annoncé fin mars leur report sine die en raison de la pandémie.
Dans la foulée, le Parlement fédéral a voté l'extension du mandat des députés - dont celui de Abiy Ahmed -, qui devait expirer en octobre.
Cette décision a été rejetée par les leaders tigréens du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui dominaient l'EPRDF et qui ont été progressivement mis sur la touche depuis l'arrivée au pouvoir du Premier ministre.
Le TPLF a organisé en septembre ses propres élections régionales, considérées comme "illégales" par Addis Abeba, qui a lancé en novembre une opération militaire dans cette région qui défiait son autorité depuis des mois.
Aucun bilan précis du conflit au Tigré n'est disponible, mais les combats ont poussé plus de 50 000 personnes à trouver refuge au Soudan voisin et en ont déplacé plus de 63 000 à l'intérieur de la région, selon l'ONU.
Avec AFP