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Benoît Payan élu maire de Marseille après la démission de Michèle Rubirola

Le socialiste Benoît Payan a été élu sans surprise maire de Marseille, lors d'un conseil municipal qui s'est tenu, lundi, après la démission la semaine dernière de Michèle Rubirola.

Le socialiste Benoît Payan a été élu, lundi 21 décembre, maire de Marseille et a promis de poursuivre le combat contre les inégalités entamée par Michèle Rubirola, qui a démissionné après moins de six mois à la tête de la deuxième ville de France.

"Je suis membre d'une majorité qui défend une ville plus verte, plus juste et plus démocratique qui se donne deux priorités : rassembler les Marseillais en combattant les injustices et dessiner l'horizon d'une ville durable", a lancé l'élu de 42 ans, peu après avoir reçu l'écharpe tricolore de celle qui appartient à la même union de la gauche du Printemps marseillais, Michèle Rubirola.

#CMMarseille @BenoitPayan , élu 47ème Maire de la Ville, prononce son premier discours aux Marseillaises et aux Marseillais.
Retrouvez l’intégralité de son allocution.
➡️ https://t.co/grRrtGA6T2 pic.twitter.com/QEIgqOwrSp

— Ville de Marseille (@marseille) December 21, 2020

Première femme élue maire de Marseille, cette médecin écologiste a démissionné le 15 décembre, après moins de six mois de mandat, évoquant des raisons de santé et l'ampleur de la crise traversée par une des villes les plus pauvres de France.

Elle avait souhaité que son premier adjoint lui succède et devienne "l'urgentiste" dont a besoin la ville méditerranéenne qui a basculé à gauche aux dernières municipales, après 25 ans de règne de la droite et de Jean-Claude Gaudin.

Benoît Payan a obtenu 53 voix lors du vote, soit la totalité des voix du Printemps marseillais et du groupe de Samia Ghali, l'ex-sénatrice PS figure des quartiers populaire (9 sièges), lui assurant ainsi la majorité absolue.

L'opposition de droite dans son ensemble a refusé de prendre part au vote. "Ce n'est pas une élection, c'est une désignation de maire qui n'est pas légitime", a fustigé lors d'une conférence de presse Catherine Pila, chef de file du groupe LR (37 sièges).

"Vos membres électeurs pourront-ils comprendre qu'après avoir voté pour une femme écologiste, ils pourraient se retrouver avec un maire homme et socialiste. J'y vois comme une forme de déni de démocratie", avait fustigé avant le vote Guy Teissier, élu Les Républicains et président de la séance.

Dans la lignée de Gaston Defferre

Les neuf élus du Rassemblement national ont également quitté l'hémicycle lors du vote pour signifier leur mécontentement sur l'inversion des rôles entre le premier adjoint et Michèle Rubirola.

Avec Benoît Payan, un des plus jeunes maires de Marseille, le Parti socialiste reprend symboliquement le fauteuil occupé pendant 33 ans par Gaston Defferre, ex-ministre de l'Intérieur de François Mitterrand et figure emblématique de la vie politique marseillaise.

Notaire de formation, Benoît Payan n'a jamais exercé, et est un apparatchik socialiste. Il a fait ses premières armes au sein du département des Bouches-du-Rhône, alors dirigé par Jean-Noël Guérini, puis dans les cabinets, à la région, puis chez la ministre Marie-Arlette Carlotti au sein du gouvernement de François Hollande.

"Je sais la situation financière de notre ville. Ses conséquences sociales et économiques. Nous la surmonterons", a-t-il promis.

Michèle Rubirola avait insisté sur la triple crise à laquelle fait face Marseille, se disant incapable en raison "d'épreuves de santé" d'y mettre toute son énergie.

"Être maire de Marseille, c'est 300 % de son temps, j'en donne 150 %", avait-elle plaidé, mettant aussi en avant la "crise sanitaire violente" du Covid-19 et "la situation financière calamiteuse" de la municipalité, après un quart de siècle de gestion par la droite.

Benoît Payan veut continuer de porter les priorités affichées par le Printemps marseillais : lutte contre le logement insalubre, dans une ville marquée par l'effondrement de deux immeubles vétustes qui avait fait huit morts en 2018, rénovation des écoles, diminution des inégalités.

Avec AFP