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Covid-19 en France : vers une réouverture des pistes de ski le 7 janvier ?

Alors que les domaines skiables demeureront fermés à Noël, le gouvernement envisage d’autoriser l’ouverture des remontées mécaniques à partir du 7 janvier, si la situation sanitaire le permet, et a débloqué 400 millions pour aider la filière. 

Le bout du tunnel pour les professionnels de la montagne ? Vendredi 11 décembre, le gouvernement a annoncé envisager la réouverture des pistes de ski pour le mois de janvier, si la situation sanitaire le permet. "Le Premier ministre a indiqué que l'ouverture prévisionnelle pourrait se faire à partir du 7 janvier sous réserve [d'une poursuite du reflux de l'épidémie]", a déclaré le secrétaire d'État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, vendredi, à l'issue d'une visio-conférence avec des élus et des acteurs du secteur de la montagne.  

Alors que la fermeture à Noël a suscité colère et inquiétude dans le monde de la montagne, le gouvernement a également déployé une batterie de mesures d'accompagnement, avec une enveloppe de quelque 400 millions d'euros, a précisé Jean-Baptiste Lemoyne. 

Pour les professionnels et les élus, l'éclaircie est d'autant plus la bienvenue que juste avant, le Conseil d'État avait rejeté leur saisine, confirmant le maintien de la fermeture des remontées mécaniques à Noël. 

"Le gouvernement nous a entendus, ça fait du bien. Tout n'est pas parfait. Il va falloir regarder de près des indemnisations pour n'oublier personne dans cette triste affaire", affirme à l'AFP Jean-Luc Boch, président de l'association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM).  

"On est toujours très tristes de ne pas ouvrir à Noël, mais il y a une vraie couverture de l'État pour que les territoires touristiques de montagne ne se cassent pas la gueule", estime également Alexandre Maulin, président de Domaines skiables de France. 

1,5 milliard d'euros de perte                         

Dans le détail, quelque 12 000 commerces "situés dans une zone de montagne" seront éligibles au fonds de solidarité renforcé, qui offre jusqu'à 10 000 euros d'indemnisation, pour une baisse de 50 % du chiffre d'affaires, a détaillé le secrétaire d'État au Tourisme. Les moniteurs de ski, "les fameux pulls rouges, […] seront aussi éligibles". 

"Sachant que la perte réelle de chiffre d'affaires devrait avoisiner les 1,5 milliard d'euros pour la montagne, tous acteurs confondus, entre début décembre et le 7 janvier, 400 millions est une aide conséquente", estime Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme. 

En revanche, pour les industriels du secteur, la "vigilance" reste de mise, car ils ne sont pas intégrés dans les mesures annoncées vendredi, explique Virgile Caillet, délégué général de L'Union sport & cycle. Selon lui, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est montré favorable à leur inclusion. 

Sur la question cruciale des saisonniers, Jean-Baptiste Lemoyne a rappelé que "ceux qui sont embauchés pourront bénéficier" des dispositifs d'activité partielle, sans reste à charge pour les employeurs. Selon lui, "les remontées ont embauché 95 % de leurs saisonniers", et pour les magasins, le taux d'embauche est "de 85 % à 90 %". Mais la CGT évoque plutôt un recrutement de 40 % des 120 000 saisonniers habituels, surtout dans l'hôtellerie-restauration. 

La prochaine étape pour ce secteur qui pèse 10 milliards d'euros de retombées économiques sera de peaufiner les protocoles sanitaires déjà très rigoureux, pour éviter des ouvertures suivies de fermetures. 

Avec AFP