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Attentats de janvier 2015 : des peines de 5 ans de prison à la perpétuité requises au procès

Le Parquet national antiterroriste a requis mardi des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des 14 accusés jugés depuis le 2 septembre pour leur soutien présumé aux auteurs des attentats de janvier 2015. Il a notamment réclamé trente ans de réclusion criminelle à l'encontre de la compagne en fuite d'Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene.

Près de six ans après l'onde des choc des attentats de janvier 2015, le Parquet national antiterroriste a annoncé, mardi 8 décembre, les peines requises à l'encontre des 14 accusés jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris, décrits comme la "cheville ouvrière" des attaques, allant de cinq ans d'emprisonnement à la réclusion criminelle à perpétuité.

Trente ans de réclusion criminelle ont notamment été requis à l'encontre de la compagne en fuite d'Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, jugée par défaut dans ce procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.

L'accusation a demandé une période de sûreté des deux tiers contre la jeune femme, estimant qu'elle avait joué un "rôle important" dans la préparation des attentats. "Elle n'a jamais démenti le bien-fondé de l'action de son mari" et "est devenue un instrument de propagande" du groupe État islamique, a fait valoir le parquet.

L'accusation a aussi réclamé la perpétuité contre le principal accusé, Ali Riza Polat, pour son rôle "pivot" dans la préparation des attentats, ainsi qu'à l'encontre de Mohamed Belhoucine, jugé par défaut par la cour d'assises spéciale de Paris.

Attentats de janvier 2015 : des peines de 5 ans de prison à la perpétuité requises au procès

Cinq à vingt ans de prison pour 11 autres accusés

Un éventail de peines plus large a été demandé à l'encontre des 11 autres accusés, jugés pour leur soutien logistique présumé aux frères Cherif et Saïd Kouachi et à Amedy Coulibaly. Vingt ans ont ainsi été réclamés contre Nezar Mickaël Pastor Alwatik, ancien codétenu d'Amedy Coulibaly décrit comme radicalisé, et dix-sept et treize ans contre Amar Ramdani et Saïd Makhlouf, accusés d'avoir recherché des armes pour le tueur de l'Hyper Cacher dans le cadre d'une filière "lilloise".

Concernant Metin Karasular, Michel Catino, Abdelaziz Abbad et Miguel Martinez, impliqués dans le volet "belgo-ardennais" du dossier, le parquet a requis quinze à dix-huit ans de réclusion. "Ils possédaient les clés pour comprendre que leurs interlocuteurs évoluaient dans un milieu radicalisé", a jugé l'avocate générale, Julie Holveck.

Dix-huit ans de réclusion criminelle ont été requis contre Willy Prevost, qui a reconnu en partie avoir acheté du matériel pour Amedy Coulibaly. Les magistrats ont demandé des peines plus légères (cinq et sept ans d'emprisonnement) à l'encontre de Christophe Raumel et de Mohamed Fares pour association de malfaiteurs délictuelle, et non criminelle. L'accusation a estimé que l'enquête n'avait pas permis de prouver que les deux hommes avaient eu connaissance du projet ou de la radicalisation des auteurs des attentats.

"Les condamnations devront être à la hauteur de l'extrême gravité des faits"

"Les condamnations devront être à la hauteur de l'extrême gravité des faits", a lancé devant la cour d'assises spéciale de Paris, Julie Holveck, en conclusion de ce réquisitoire à deux voix, entamé lundi matin. "Votre décision sera scrutée, soupesée, regardée à la loupe". A l'énoncé de ces réquisitions, plusieurs accusés ont enfoui leur tête entre leurs mains, d'autres laissé échapper de faibles protestations

Âgés de 29 à 68 ans et jugés depuis le 2 septembre, les 14 accusés sont poursuivis pour leur soutien présumé aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attentats du 7 au 9 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et une supérette Hyper Cacher. Ces attaques, les premières d'une vague sans précédent en France, ont fait 17 morts et soulevé une onde de choc.

Trois des accusés sont jugés par défaut, dont Hayat Boumeddiene, ex-compagne d'Amedy Coulibaly, introuvable depuis sa fuite en Syrie quelques jours avant les attentats.

Avec AFP