
Emmanuel Macron s'est adressé jeudi à 20 heures aux Français pour rendre hommage à l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, décédé mercredi à l'âge de 94 ans. Il a décrété un jour de deuil national.
Comme il l'avait fait lors de la disparition de Jacques Chirac, Emmanuel Macron s'est adressé, jeudi 3 décembre, aux Français pour rendre hommage à l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, décédé la veille à l'âge de 94 ans. Il a salué une "figure centrale de l'histoire de notre République".
"Le Président Valéry Giscard d’Estaing a quitté hier le pays qu’il a aimé et le peuple qu’il a servi. Il part en des temps tourmentés, victime à son tour de ce mal contre lequel nous luttons et qui a bouleversé le monde", a déclaré Emmanuel Macron en faisant référence à son décès des suites du Covid-19.
"J’appartiens à une génération qui est née sous sa Présidence et qui, sans doute, n’a pas toujours mesuré à quel point Valéry Giscard d’Estaing avait, pour elle, changé la France", a-t-il insisté.
Les obsèques de Valéry Giscard d'Estaing, conformément aux vœux du défunt, se dérouleront "dans la plus stricte intimité familiale", à Authon dans le Loir-et-Cher, où il devrait être enterré auprès de sa plus jeune fille Jacinte. L'ancien président et sa famille ne souhaitaient pas, "par pudeur", un hommage national, contrairement à celui qui avait été organisé pour Jacques Chirac en 2019.
Lors de son allocution, le chef de l'État a également annoncé qu'il décrétait un jour de deuil national, le mercredi 9 décembre. Les Français sont invités ce jour-là à se rendre en mairie ou au musée d'Orsay, un lieu dont l'ancien président avait initié la transformation, pour laisser un témoignage. "Le 2 février prochain, jour de sa naissance, un hommage solennel sera organisé au Parlement européen de Strasbourg", a ajouté Emmanuel Macron
Hommage au Président Valéry Giscard d’Estaing.https://t.co/sXYBW3cYoG
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 3, 2020Dans la nuit, Emmanuel Macron avait déjà salué dans un communiqué la mémoire d'un chef d'État dont "le septennat transforma la France". "Les orientations qu'il avait données à la France guident encore nos pas. Serviteur de l'État, homme politique de progrès et de liberté, sa mort est un deuil pour la nation française", avait-il ajouté.
Des liens ténus entre les deux présidents
Emmanuel Macron n'était pas encore né [puisque il naît trois ans après] quand VGE fut élu président en 1974, et ce dernier n'était plus dans la politique active en 2017. Contrairement à Nicolas Sarkozy et François Hollande, Emmanuel Macron a peu eu l'occasion de croiser VGE, affaibli ces dernières années, et les deux hommes ont peu parlé l'un de l'autre.
Mais depuis le décès de l'ancien président, analystes et politiques soulignent leurs similitudes, à commencer par leurs passages à l'ENA, à l'Inspection des finances et au ministère de l'Économie. Emmanuel Macron, élu à 39 ans, a ravi à VGE le titre de plus jeune président de la Ve.
En octobre 2017, Giscard d'Estaing avait énuméré les qualités communes que leur procurait cette jeunesse : "Disponibilité physique, vitalité, liberté et sens du risque". Quelques mois auparavant, il avait reconnu qu'Emmanuel Macron lui ressemblait "probablement un peu", mais qu'il lui manquait, différence de taille, l'expérience du pouvoir, que lui-même avait exercé très longtemps dans des mandats locaux [maire, conseiller régional, député] et aux Finances.
Quand son successeur connaissait ses premières difficultés politiques, à l'automne 2018, VGE l'avertit que "la France est un pays assez difficile à réformer et si on veut obtenir des résultats, il faut parler clairement, garder totalement son calme". Citant un proverbe chinois : "Quand l'empereur est agité, le peuple est malade".
Avec AFP