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"Réécriture" de l'article 24 : "Arrière toute !"

À la une de la presse, ce mardi 1er décembre, l’annonce en France de la "réécriture" du très controversé article 24 du projet de loi sur la "sécurité globale", la stratégie française de vaccination contre le Covid-19, la passe d’armes entre la Chine et l’Australie après un tweet chinois fort peu diplomatique, l'inquiétante accélération de la déforestation en Amazonie, et la disparition d’un phallus géant en Bavière.

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À la une de la presse française, l'annonce lundi de la "réécriture" de l'article 24 du projet de loi sur la "sécurité globale" – une disposition qui prévoyait de restreindre la diffusion d'images des forces de l'ordre.

"Article 24 : arrière toute !" : Le Républicain Lorrain évoque "un symbole", perçu par ses opposants comme une atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d'expression et à l'état de droit, une disposition qui vient de provoquer une grave crise politique, sur fond de violences policières en série et dont le président du groupe La République en marche (LREM), Christophe Castaner, a donc finalement annoncé la réécriture, mais pas la suppression. Le Figaro parle d'un "bourbier", dont l'exécutif chercherait à se sortir par une formule "commode" qui "n'éclaire pas pour autant le sort qui sera fait à la diffusion d'images 'malveillantes' des forces de l'ordre". "Le flou persiste, et la polémique n'est sans doute pas terminée", prévient le journal.

Pronostic confirmé par les réactions à gauche. Si L'Humanité se réjouit du "recul" du gouvernement, le journal se demande si la promesse de "réécriture" de l'article 24 "n'est qu'une manière d'habiller une retraite ou s'il s'agit d'un subterfuge pour gagner du temps, en comptant sur l'essoufflement de la mobilisation". Mobilisation que L'Huma appelle à poursuivre, pour obtenir le retrait total du projet de loi – une possibilité que l'exécutif n'envisage en aucune manière, d'après L'Opinion, qui rapporte qu'Emmanuel Macron soutient toujours que les Français sont en majorité favorables au texte et qu'il "a fait la leçon" à son ministre de l'Intérieur, qu'il tiendrait pour responsable de ce "fiasco". D'où le dessin de Kak, qui montre Gérald Darmanin justifiant sa sortie de route : "J'ai peut-être trop serré à droite", un clin d'œil, aussi, au pilote français Romain Grosjean, qui vient d'échapper miraculeusement à l'incendie de son véhicule, au grand prix de Bahreïn.

Gérald Darmanin qui a dressé la liste des "sept péchés capitaux" de la police, sans toutefois reconnaître d'erreur de sa part. Auditionné par l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur les bavures en série de ces dernières semaines, le patron de la police a invoqué les problèmes "structurels", qui en seraient à l'origine : le manque de formation, d'encadrement, et de matériel – des "failles", d'après La Croix, qui évoque aussi "un recrutement trop peu exigeant" et la nécessité de revoir le contrôle de la police, actuellement aux seules mains de l'IGPN, composé en très grande partie de policiers et placé sous la tutelle du ministère de l'Intérieur.

En France, toujours, le gouvernement dévoilera cette semaine sa stratégie de vaccination contre le Covid-19. D'après La Dépêche du Midi, qui fait état de "défis logistiques, politiques et sociétaux immenses", la Haute autorité de santé préconise, en priorité, la vaccination des résidents en maison de retraite et des personnes âgées. "Il est l'heure, mon senior" : Libération annonce que la campagne de vaccination "s'étalera sans doute sur toute l'année 2021", et ne signifiera pas pour autant "la fin rapide de l'épidémie".

À la une de la presse, également, la passe d'armes entre la Chine et l'Australie, après la publication lundi du tweet d'un diplomate chinois accusant des soldats australiens de crimes de guerre en Afghanistan. Photomontage extrêmement choquant à l'appui, un responsable du ministère des Affaires étrangères chinois s'est dit "choqué par le meurtre de civils et de prisonniers afghans par des soldats australiens", des faits qui ont fait l'objet d'un rapport publié récemment, en Australie – où cette mise en scène provoque une colère dont témoigne The Daily Telegraph. Le tabloïd a choisi de répliquer avec une image très symbolique, une photo de la répression du mouvement de Tien An Men, en 1989 : "Choqués par le meurtre de civils et d'étudiants par des soldats chinois, nous condamnons fermement ces actes et demandons à ce que leurs responsables rendent des comptes. PS : cette photo-ci est vraie", cingle le tabloïd, furieux de voir l'Australie "se faire donner la leçon par une dictature". Cette nouvelle passe d'armes accroît encore un peu plus les tensions entre les deux pays, opposés depuis des mois par des différends commerciaux – au point que The Australian évoque des relations "au plus bas depuis 50 ans". Côté chinois, The Global Times rejette les demandes d'excuses du gouvernement australien et accuse le Premier ministre Scott Morrison, de chercher à "rejeter la faute" de ces tensions sur Pékin en raison de sa volonté de "réduire sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l'Australie", au risque de plonger les relations bilatérales "dans des abysses".

Un mot, également, des données alarmantes publiées au Brésil, sur la déforestation de l'Amazonie. The Guardian rapporte que des données satellites montrent qu'en 2020, la destruction de la plus grande forêt tropicale du monde a augmenté de 9,5 % par rapport à l'année précédente pour atteindre 11 088 kilomètres carrés, soit sept fois la taille de Londres. Un niveau de destruction jamais atteint en 12 ans, et qui s'est accéléré depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.

On ne se quitte pas là-dessus. The Guardian, toujours, fait état d'une disparition nettement moins inquiétante, quoique fort mystérieuse : la disparition d'une statue de phallus géant, qui se trouvait au sommet d'une montagne bavaroise, où elle était apparue tout aussi mystérieusement il y a quelques années. La police allemande, paraît-il, est sur les dents...

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