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Violences policières : Emmanuel Macron dénonce des "images qui nous font honte"

Alors que le tabassage en règle d'un producteur de musique noir par des policiers à Paris suscite profonde vague d'indignation, le président français a demandé au gouvernement des mesures pour lutter "plus efficacement" contre les discriminations.

Une "agression inacceptable" dénoncée par Emmanuel Macron. Alors que la polémique fait rage après le passage à tabac du producteur noir Michel Zecler par des policiers, le président français a dénoncé, vendredi 27 novembre, des "images qui nous font honte", et demandé au gouvernement de lui faire rapidement des propositions "pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations".  

"La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme", a souligné le chef de l'État dans une déclaration sur les réseaux sociaux, en demandant "une police exemplaire avec les Français", mais aussi "des Français exemplaires avec les forces de l'ordre".  

"Ceux qui font appliquer la loi doivent respecter la loi. Je n'accepterai jamais que la violence gratuite de quelques-uns entache le professionnalisme de femmes et d'hommes qui, au quotidien, assurent notre protection avec courage", insiste-t-il. 

"Je demande au gouvernement de me faire rapidement des propositions pour réaffirmer le lien de confiance qui doit naturellement exister entre les Français et ceux qui les protègent et pour lutter plus efficacement contre toutes les discriminations", poursuit Emmanuel Macron, qui intervient pour la première fois dans ce dossier. 

Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte. La France ne doit jamais se résoudre à la violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 27, 2020

Les quatre agents en garde à vue 

Les quatre agents mis en cause ont été placés dès vendredi en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices". 

Le chef de l'État avait reçu jeudi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour lui demander de prendre des sanctions claires contre les policiers qui ont frappé le producteur. 

Dès jeudi, ils avaient été suspendus de leurs fonctions et le ministre de l'Intérieur avait, avant même leur audition, assuré qu'il demanderait leur révocation de la police "dès que les faits seront établis par la justice".  

Diffusée sur les réseaux sociaux par le site Loopsider, une première vidéo, vue plus de 11 millions de fois, montre la victime, Michel Zecler, tabassé pendant de longues minutes par des fonctionnaires de police en uniforme dans l'entrée d'un studio de musique du 17e arrondissement de la capitale. 

Une deuxième vidéo, révélée vendredi par le même site, montre que le producteur a continué à être frappé à l'extérieur du bâtiment, devant d'autres fonctionnaires arrivés en renfort qui ont laissé faire leurs collègues. 

Toute la journée, l'onde choc a continué à se propager. Après les sportifs jeudi, des artistes, comme Aya Nakamura ou Mathieu Kassovitz ont apporté leur soutien au producteur. "Agressé chez lui par la police parce qu'il est noir. Il faut appeler un chat un chat !", s'est indigné le rappeur Stomy Bugsy.

Âgé de 41 ans, Michel Zecler est bien connu dans le milieu du hip-hop, ayant été notamment un des producteurs dès 2016 de la tournée "L'âge d'or du rap français".

Avec AFP