
Les ministres des Finances du G20 ce réunissent virtuellement ce vendredi et devraient prendre une décision en adoptant un cadre pour un traitement de la dette des pays pauvres.
Dès le début de la crise du Covid-19, les pays créanciers ont accordé un moratoire de six mois sur la dette des pays les plus pauvres, qui est prolongé jusqu'en juillet 2021. Depuis le mois de mai dernier, 39 pays ont fait la demande dont 26 pays africains.
Ce vendredi, lors d'une réunion des ministres des Finances du G20, les pays créanciers devraient s'accorder sur un cadre commun du traitement de la dette. Il pourrait ainsi y avoir "au cas par cas", des demandes de "rééchelonnement, de réduction", voire d'"annulation de dette", avec des principes communs à tous les créanciers, ce qui éviterait des accords unilatéraux, parfois inéquitable. Si ce cadre est adopté, ce serait une décision "historique", confie une source au sein du ministère français des Finances, parce que pour la première fois l'ensemble des créanciers - publics et privés - se mettraient d'accord sur des principes de "comparabilité de traitement" et de "transparence".
Depuis 1956, 22 pays dont la France, l'Allemagne ou les Etats-Unis, regroupés dans le "Club de Paris" adoptent déjà ce genre de cadres communs, mais jusqu'à présent, d'autres créanciers, en particulier des banques privées mais aussi et surtout la Chine, discutaient à part. Or la Chine est le premier créancier de la planète. Cela menait parfois à des négociations inéquitables, sortes de pièges de la dette... Le Sri Lanka en a, par exemple, fait les frais en 2017 et a dû accorder une concession à la société d’Etat chinoise China Merchants Port Holdings sur le port de Hambantota.