
Au moins 22 personnes, des étudiants pour la plupart, ont été tuées et des dizaines ont été blessées dans une attaque, revendiquée par le groupe État islamique, contre l'université de Kaboul.
L'attaque menée lundi 2 novembre par trois hommes armés sur le campus de l'université de Kaboul, la deuxième contre un centre éducatif en dix jours, a fait au moins 22 morts. Elle a été revendiquée par le groupe État islamique (EI).
À la suite d'un kamikaze qui s'est fait exploser, deux tireurs ont pris pour cibles des étudiants sans défense, semant la mort et la terreur sur le campus, où les témoins ont vu des corps ensanglantés couchés sur les tables de classe où ils ont été surpris.
Les affrontements ont opposé pendant plusieurs heures les assaillants aux forces de sécurité à l'intérieur de la plus grande université du pays, selon le ministère de l'Intérieur. "Trois assaillants sont impliqués. L'un d'eux a fait exploser la charge qu'il portait sur lui au début de l'attaque, deux ont été abattus par les forces de sécurité", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Tariq Arian. Le porte-parole de la police de Kaboul, Ferdaws Faramerz, a indiqué à l'AFP que la plupart des tués étaient des étudiants.
L'attaque a été lancée lorsque des responsables gouvernementaux arrivaient sur le campus pour inaugurer une foire du livre iranien, a précisé à l'AFP Hamid Obaidi, un porte-parole du ministère de l'Éducation supérieure. Les hommes armés ont fait irruption sur le campus, provoquant la fuite de centaines de personnes, certaines tentant d'escalader le mur d'enceinte pour échapper aux tirs. Les forces de sécurité afghanes ont par la suite encerclé le secteur, bloquant toutes les routes menant à l'université, ont rapporté des témoins et un journaliste de l'AFP.

"Une acte de terrorisme méprisable"
L'EI a rapidement revendiqué l'attaque dans un communiqué publié par son agence de propagande Amaq. "Deux combattants de [l'organisation] État islamique ont réussi à lancer une attaque lors d'un (évènement) organisé par le gouvernement afghan à l'Université de Kaboul", précise Amaq. La formation terroriste évoque "des juges et des enquêteurs venant de terminer une formation".
Le président afghan Ashraf Ghani a promis de "venger cette attaque insensée et chaque goutte de sang de ces étudiants innocents". "Cet attentat ne restera pas sans réponse, nous riposterons", a-t-il ajouté. Mardi a été déclaré jour de deuil national.
L'Union européenne a immédiatement condamné cet "acte de terrorisme méprisable". "Cet attentat terroriste est la deuxième attaque contre un établissement d'enseignement à Kaboul en moins de dix jours, après l'attaque de Dasht-e-Barchi le 24 octobre. De tels actes non seulement visent délibérément des civils innocents, principalement des jeunes, mais constituent des attaques contre l'avenir de l'Afghanistan", a déclaré la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Des écoles et des universités ont régulièrement été prises pour cible par des groupes extrémistes comme l'organisation État islamique (EI). La semaine dernière au moins 24 personnes, des étudiants pour la plupart, ont péri dans un attentat à la bombe contre un centre d'éducation dans l'ouest de Kaboul, revendiqué par l'EI. En 2018, un kamikaze de l'EI s'est fait exploser devant l'université de Kaboul, tuant des douzaines de personnes.
Avec AFP et Reuters