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Le Parlement bolivien recommande une procédure contre l'ex-présidente Jeanine Áñez

Le Parlement bolivien sortant a approuvé jeudi une motion recommandant que l'ex-présidente par intérim Jeanine Áñez et ses ministres soient traduits en justice pour répondre des conflits sociaux de l'an dernier qui ont fait une trentaine de morts. 

La Chambre des députés et le Sénat boliviens, réunis en session conjointe, ont approuvé jeudi 29 octobre une motion recommandant que l'ancienne présidente par intérim Jeanine Áñez et ses ministres soient traduits en justice pour répondre des conflits sociaux de l'an dernier qui ont fait une trentaine de morts.

Les parlementaires ont adopté un rapport sur les "massacres de Senkata, Sacaba et Yapacaní, qui recommande un jugement en responsabilités contre Jeanine Áñez pour génocide et autres délits", a indiqué le Sénat sur son compte Twitter. Le Parlement a également approuvé la mise en accusation au pénal de 11 ministres, a ajouté le Sénat.

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La #ALP aprueba informe final sobre las masacres de Senkata, Sacaba y Yapacaní, que recomienda un juicio de responsabilidades a Jeanine Añez por genocidio y otros delitos; y procesos penales contra 11 ministros y exministros por la vulneración de derechos y garantías. pic.twitter.com/Gb6m0MulcQ

— Senado de Bolivia (@SenadoBolivia) October 30, 2020

Une commission parlementaire, contrôlée par le MAS, mouvement de l'ex-président Evo Morales, a enquêté pendant des mois sur des incidents ayant eu lieu dans plusieurs régions du pays entre octobre et novembre 2019 et qui avaient fait une trentaine de morts – 35 selon une enquête de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH). Elle a présenté son rapport mardi, un peu plus d'une semaine après la prise de pouvoir du nouveau président Luis Arce, candidat du MAS.

Les incidents s'étaient propagés dans le pays après l'élection présidentielle d'octobre 2019, qui avait reconduit Evo Morales à la tête du pays, mais aussi provoqué des manifestations de l'opposition dénonçant des fraudes. Evo Morales avait été contraint de démissionner avant de s'exiler au Mexique puis en Argentine. Un exil qui pourrait se terminer d'ici peu : l'ancien président a annoncé mardi qu'il rentrerait "possiblement" en Bolivie le 9 novembre.

La présidente du Sénat, Eva Copa, membre du MAS, a précisé que ce rapport serait remis au parquet bolivien pour l'ouverture d'une éventuelle procédure. Elle compte aussi sur le fait que ce rapport soit définitivement approuvé par le nouveau Parlement, où le MAS conserve sa majorité et qui doit entrer en fonctions la semaine prochaine.

Avec AFP