![La Première ministre néo-zélandaise remporte un large succès électoral La Première ministre néo-zélandaise remporte un large succès électoral](/data/posts/2022/07/25/1658763707_La-Premiere-ministre-neo-zelandaise-remporte-un-large-succes-electoral.jpg)
La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a remporté samedi une victoire éclatante lors des élections générales, son Parti travailliste étant sur le point de rafler la majorité absolue au Parlement, grâce aux succès du gouvernement dans la lutte contre la pandémie.
Alors que 95 % des bulletins avaient été comptés, les travaillistes étaient en tête avec 49 % des suffrages, ce qui, selon les projections, permettrait au Parti travailliste, formation de la Première ministre sortante, Jacinda Ardern, de contrôler 64 des 120 sièges du Parlement. Jamais un parti néo-zélandais n'est parvenu à avoir la majorité absolue depuis la réforme du système électoral en 1996, ce qui faisait que tous les Premiers ministres qui se sont depuis lors succédé ont dû gouverner en coalition.
"Merci à toutes ces personnes qui nous ont donné leur voix, qui nous ont fait confiance pour continuer à piloter la relance de la Nouvelle-Zélande", a déclaré Jacinda Ardern aux militants travaillistes en liesse. "Après ce résultat, nous avons un mandat pour accélérer notre réponse et la relance, et nous commencerons demain", a-t-elle dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur ses réformes en matière sociale et environnementale.
Thank you to all of our incredible supporters who gave us their votes. We couldn't have done it without you. Now, let's keep moving ⏩ pic.twitter.com/2hXTSsaKYe
— New Zealand Labour (@nzlabour) October 17, 2020Avant même les résultats définitifs, la cheffe de l'opposition conservatrice a publiquement concédé sa défaite. "Félicitations à la Première ministre, Jacinda Ardern, à qui j'ai téléphoné, parce que ce sont, je crois, des résultats extraordinaires pour le Parti travailliste", a déclaré la cheffe de file du Parti national, Judith Collins.
Le bon bilan de Jacinda Ardern face à la crise sanitaire
La formation conservatrice n'était créditée que de 27 % des voix, un score qui ne lui donnerait que 35 sièges au Parlement, soit son pire résultat depuis 2002. Il s'agirait en revanche pour les travaillistes du meilleur résultat électoral depuis 1946, qui dépasse les prévisions des instituts de sondage.
La cheffe du parti de centre-gauche, Claire Szabo, a fait l'éloge de la campagne de la charismatique Première ministre, qui avait déjà bénéficié en 2017 d'une extraordinaire vague de sympathie, surnommée "Jacindamania", qui lui avait permis de conquérir le pouvoir contre toute attente.
"Il ne fait aucun doute que le leadership très fort de Jacinda Ardern est une des raisons principales de tout cela", a déclaré Claire Szabo à TVNZ.
Jacinda Ardern, qui a eu 40 ans cet été, avait surnommé le scrutin les "élections du Covid", axant à fond sa campagne sur son bilan très solide dans la lutte contre la pandémie. La Nouvelle-Zélande – 5 millions d'habitants – a enregistré 25 décès dûs au coronavirus et la stratégie du gouvernement a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Jacinda Ardern avait maintes fois insisté sur la nécessité de "se serrer les coudes dans les périodes incertaines", une façon de rappeler que la seconde moitié de son mandat a été marquée par une succession de crises sans précédent dans l'archipel.
Deux référendums sur le cannabis et l'euthanasie
La force de caractère de la Première ministre a notamment été éprouvée en mars 2019, lors de la pire attaque terroriste perpétrée dans l'histoire néo-zélandaise, quand un suprémaciste blanc a froidement abattu 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch.
Jacinda Ardern avait alors impressionné par son attitude, sa compassion vis-à-vis des victimes, et sa réaction politique très vive, notamment sur la question du contrôle des armes et sur celle de la nécessité de pousser les réseaux sociaux à sévir contre la propagation des discours de haine.
À ce drame, avait succédé une éruption volcanique qui a fait 21 morts et des dizaines de personnes grièvement brûlées en décembre et, cette année, la pandémie. "Quelle que soit la crise que je traverse, vous aurez toujours l'assurance que je donnerai tout ce que j'ai […], même si cela implique un énorme sacrifice", a-t-elle affirmé cette semaine.
Sur le front de la politique intérieure, la dirigeante travailliste avait vu ses réformes sociales en matière d'accès au logement ou de réduction de la pauvreté infantile freinées par les blocages opérés par un de ses partenaires de coalition, le mouvement populiste New Zealand First (NZF) de Winston Peters.
La codirigeante des Verts, Marama Davidson, qui appartenait aussi à la coalition sortante, a estimé que la Première ministre avait un mandat clair pour mettre en œuvre le changement. "Ces résultats montrent à quel point les Néo-Zélandais veulent un gouvernement fort et véritablement progressiste", a-t-elle déclaré.
Les électeurs étaient aussi invités à se prononcer sur deux référendums, le premier sur l'usage du cannabis à des fins récréatives, le second sur l'euthanasie. Les résultats de ces consultations ne sont pas attendues avant le 30 octobre.
Avec AFP