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La Tunisie, "les rêves brisés, la mort dans l'âme et l'espoir en fumée"

À la une de la presse, mercredi 14 octobre, la poursuite de la mobilisation des étudiants en Thaïlande pour obtenir le départ du gouvernement, une nouvelle Constitution, et une réforme de la monarchie. La colère des habitants d’une petite ville de la région de Kasserine, en Tunisie. Les critiques sur la gestion française de l’épidémie de Covid-19. Une photo de décolleté. Et celle d’une tigresse amoureuse d’un arbre.

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À la une de la presse, mercredi, l'appel des étudiants thaïlandais à manifester en masse pour obtenir le départ du gouvernement, une nouvelle Constitution et une réforme de la monarchie.

D'après le Bangkok Post, l'annonce de cette journée de mobilisation fait redouter de nouveaux heurts avec la police, qui a arrêté, mardi, plusieurs figures du mouvement de contestation, à l'issue de confrontations violentes avec les manifestants, arrosés de peinture bleue à proximité du monument de la Démocratie, dans le centre de la capitale. Là où se déroulaient, au même moment, les commémorations du quatrième anniversaire du décès du roi Rama IX, auxquelles participait son fils, Rama X. Celui-ci avait quitté, pour l'occasion, l'Allemagne et l'hôtel de luxe où il vit la plupart du temps en compagnie de son harem. Si le journal défend avec prudence "une discussion ouverte et saine sur la monarchie et sur certaines lois oppressives comme la loi sur le crime de lèse-majesté", il se montre en revanche plus virulent contre le Premier ministre Prayut Chan-o-cha. Ce dernier est accusé de rien faire contre la corruption et le népotisme qui minent la société thaïlandaise, de ne rien faire non plus contre les inégalités, qui "se sont creusées sous son régime bureaucratique". "Il est malheureux que le chef du gouvernement ne fasse preuve d'aucune volonté sincère de régler le problème dont il fait en réalité partie", critique le journal.

Mouvement de colère également dans la région de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie, après la mort d'un homme, mardi, lors de la destruction du kiosque à journaux où il dormait. Assahafa fait état de "tensions" à Sbeïtla après cette mort "tragique", survenue lors du démantèlement, par la municipalité, d'un petit commerce illégal, qui se trouvait être aussi l'endroit où dormait le père de son propriétaire. Le journal arabophone dénonce les autorités locales, accusée de pour ne pas avoir vérifié si quelqu'un se trouvait sur les lieux et d'user de "méthodes répressives pour lutter contre le désordre". Alors que de nombreux Tunisiens se livrent au commerce informel pour gagner de quoi survivre, d'autres cherchent coûte que coûte à fuir la Tunisie. "Rêves brisés, la mort dans l'âme et l'espoir en fumée" : d'après le quotidien francophone Le Temps, "les Tunisiens et les Tunisiennes (seraient) de plus en plus nombreux à tenter de quitter le pays". Et de s'interroger : "Sont-ils à la recherche d'un monde meilleur où ils peuvent mener leurs vies en toute liberté, dignement, et sans toutes ces lois peu dignes d'un pays qui a choisi de faire partie du monde libre ?". Ou "les Harragas (cherchent-ils) à "se brûler" la vie pour se venger contre eux-mêmes d'avoir été les cocus d'une révolution qui leur a été confisquée ?".

En France, Emmanuel Macron doit annoncer ce soir de nouvelles restrictions pour tenter d'enrayer l'épidémie de Covid-19, une intervention sur fond de critiques sur la gestion de la crise sanitaire. Mandatée en juin dernier par le gouvernement, la mission dirigée par le professeur genevois Didier Pittet a dévoilé hier son premier rapport sur le sujet. D'après le journal suisse Le Temps, son constat serait "limpide" : "la faiblesse française n'(aurait) pas été médicale, mais administrative", l'audit mettant en évidence "des défauts manifestes d'anticipation, de préparation et de gestion", qu'il s'agisse des tests PCR, du dépistage, de la gestion de chaînes de transmission, de la coordination entre les différents acteurs, ou encore de la communication. Une multitude d'erreurs que les responsables politiques hexagonaux ne semblent toujours pas vouloir assumer, au grand étonnement du Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien allemand évoque en particulier l'échec retentissant de l'application StopCovid, dont le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique, Cédric O, avait assuré qu'elle allait "sauver des vies". "Beaucoup de Français commencent à se dire que des sommes considérables, provenant de l'argent des contribuables, ont été englouties dans un projet national de prestige qui n'a apporté aucune contribution notable à la prévention et à la lutte contre la pandémie", cingle le journal, qui note que l'association anticorruption Anticor a porté plainte, car la commande a été confiée sans appel d'offres à une filiale du géant de l'armement Dassault Systèmes.

Un mot, également, de cette polémique en Finlande, où la Première ministre a été accusée de "jouer les mannequins" en pleine crise du Covid-19. Le Monde raconte que Sanna Marin s'est retrouvée vilipendée sur les réseaux sociaux après s'être fait photographier, pour la presse féminine, très décolletée dans un blazer noir, sans rien dessous. Un cliché jugé "indécent" par de nombreux internautes, qui ont utilisé cette photo pour justifier leurs doutes sur son professionnalisme et mettre en cause ses compétences. Cette attitude a révolté des centaines de Finlandaises, qui ont, à leur tour, posté des photos d'elles-mêmes sur les réseaux sociaux, décolletées, en signe de solidarité.

Oublions ce monde sauvage quelques instants, avec une photo tout autrement incroyable, signée Sergey Gorshkov. Celle-ci vient de recevoir le premier prix du plus prestigieux concours de photographie animalière au monde et montre une femelle tigre embrassant un arbre, dans une forêt de l'extrême-orient russe. La capture de cet instant a demandé 11 mois de travail à son auteur. La beauté, c'est la patience. Vu dans The Guardian.

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