A la Une de la presse, ce mardi 29 septembre, le rapport d'Amnesty International accusant la France de recourir à la loi pour "réprimer les manifestations pacifiques", la condamnation du président de la Catalogne à 18 mois d’inégibilité pour "délit de désobéissance". La colère du président biélorusse envers Emmanuel Macron, qui l’a appelé à "partir". Et l’appel du président du Mémorial d’Auschwitz en faveur d’un jeune Nigérian de 13 ans, condamné à 10 ans de prison pour "blasphème".
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A la Une de la presse, la condamnation, hier, du président indépendantiste régional catalan, à une peine d’un an et demi d’inéligibilité pour «délit de désobéissance».
Le quotidien ABC annonce que la décision du Tribunal suprême espagnol entraîne automatiquement la destitution de Quim Torra, condamné pour avoir arboré «de manière réitérée et obstinée» des symboles indépendantistes pendant la campagne pour les législatives de 2019 - malgré les injonctions de la Commission électorale de les retirer au nom de la «neutralité politique». Le quotidien espagnol assure que la «sortie» de Quim Torra pourrait faciliter un accord entre le gouvernement de Pedro Sanchez et les indépendantistes catalans, dont le Premier ministre a besoin du soutien pour faire approuver son budget. Quim Torra destitué, l’ex-président, qui voit dans la décision de la justice espagnole une atteinte à la liberté d’expression, a aussitôt appelé à de nouvelles élections régionales, en invitant les électeurs à en faire «un nouveau plébiscite» pour l’indépendance, selon le journal catalan Ara.
«La décision du Tribunal suprême ouvre la voie aux urnes» d’ici deux mois, confirme El Periodico, un autre quotidien catalan, qui précise que le vice-président de Catalogne, Pere Aragones, issu de la gauche indépendantiste, va assurer l'intérim jusqu’à ce qu’un nouveau président soit désigné - une solution rapide étant toutefois peu envisageable, en raison des profondes divisions au sein du mouvement indépendantiste.
Dans la presse, également, la rencontre, aujourd’hui, en Lituanie, entre l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa et Emmanuel Macron, qui demande le départ d’Alexandre Loukachenko. Après l’appel à «partir» adressé par le président français au président biélorusse, au pouvoir depuis plus de 25 ans, ce dernier a, selon son habitude, répondu «de manière ironique et outrancière», selon Courrier International, qui cite la (très longue) réaction d’Alexandre Loukachenko au site officiel biélorusse Belta : «En tant que président et partant des principes énoncés par M. Macron lui-même, je voudrais dire que, suivant sa propre logique, M. Macron aurait dû démissionner il y a deux ans déjà, quand dans les rues de Paris, ont commencé à sortir les «gilets jaunes»». «Enfin en tant que personne, je voudrais faire remarquer qu’Emmanuel Macron accorde beaucoup d’attention à l’un des ex-candidats à la présidentielle biélorusse» - entendez Svetlana Tikhanovskaïa. «Etant donné que cet ex-candidat est une dame, le leader français risque de voir s’ajouter aux problèmes de la France, des problèmes personnels à la maison»…
La France est vivement critiquée dans un rapport publié aujourd’hui par Amnesty International. L’ONG dénonce l’usage de la loi comme «arme de répression des manifestants pacifiques en France». Ce document, cité notamment par Le Figaro, affirme qu’en 2018 et 2019, plus de 40 000 personnes ont été condamnées pour divers infractions et délits «sur la base de lois vagues», fréquemment «utilisées pour restreindre illégalement les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression». Amnesty International évoque des dizaines de cas de manifestants pacifiques «arrêtés arbitrairement» et «victimes d'acharnement judiciaire», pendant la période de mobilisation des «gilets jaunes» et contre la réforme des retraites. «Les violences lors des manifestations sont une préoccupation légitime, mais il y a une volonté politique de faire des exemples et dissuader les gens de descendre dans la rue», selon Marco Perolini, le chercheur qui a coordonné ce rapport.
La France, et l’ensemble des pays de l’Union européenne cherchent à réformer le droit d’asile - une question qui continue de diviser les Etats membres de l’UE. La Croix rappelle la situation d’urgence à laquelle sont pourtant confrontés les demandeurs d’asile et les pays d’arrivée – l’Italie, Malte et la Grèce, où l’incendie du camp de Moria a aussi mis en lumière les difficultés de cohabitation entre les habitants de Lesbos et ces arrivants, dans un contexte où le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis durcit sa politique migratoire. En France, les autorités se retrouveraient quant à elles «confrontées à l’explosion, à Paris, des délits commis par de jeunes mineurs venus, pour la plupart, du Maroc», d’après Le Parisien/Aujourd’hui en France – qui dit vouloir dénoncer l’existence des «réseaux» exploitant ces mineurs isolés.
On ne se quitte pas là-dessus. The Washington Post fait état d’une mobilisation inédite, l’appel à la mobilisation de Piotr Cywinski, le responsable du Mémorial d’Auschwitz, en Pologne. Après qu’une cour religieuse du nord-ouest du Nigeria a condamné un jeune garçon de 13 ans à dix ans de prison pour blasphème, l’historien a écrit une lettre au président nigérian pour dénoncer cette condamnation «inhumaine», comparable, selon lui, à celles subies par les enfants «emprisonnés et assassinés» sous le Troisième Reich. Dans ce message, Piotr Cywinski demande à ce que le jeune garçon soit gracié, et en cas de refus des autorités, propose que lui-même et 119 autres volontaires prennent la place du jeune condamné et passent chacun un mois en prison - pour éviter à cet enfant de perdre «toute sa jeunesse», de perdre «toutes ses opportunités», et d’être «stigmatisé physiquement, émotionnellement, et éducativement, pour le reste de sa vie».
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