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Dans le Haut-Karabakh, les combats font de nouvelles victimes

La situation s'enlise dans la province séparatiste du Haut-Karabakh, située entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Les combats meurtriers se sont poursuivis lundi, malgré les appels au calme de la communauté internationale, qui redoute une nouvelle guerre dans la région.

La poursuite des combats, lundi 28 septembre, fait craindre une guerre dans la région du Haut-Karabakh. Les affrontements se sont poursuivis entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises dans cette province sécessionniste, soutenue par l'Arménie.

Lundi soir, le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artsroun Hovhannisyan, a fait état d'une offensive "massive" des forces azerbaïdjanaises sur les flancs sud et nord-est de la ligne de front. Les autorités locales du Haut-Karabakh ont annoncé, lundi soir, la mort de 26 de leurs combattants dans les combats. Le Parquet azerbaïdjanais a de son côté fait état de la mort de deux civils dans la soirée dans des bombardements de la part des séparatistes arméniens.

Cela porte le total à au moins 69 morts, civils et militaires dans les deux camps, selon des bilans incomplets des combats. 

Le spectre d'une nouvelle guerre se profile

Des affrontements ont éclaté, dimanche, entre les deux anciennes républiques soviétiques qui s'opposent depuis des décennies au sujet du Haut-Karabakh, un territoire enclavé d'Azerbaïdjan peuplé majoritairement d'Arméniens et ayant proclamé son indépendance avec l'effondrement de l'URSS en 1991.

Le Haut-Karabakh, qui a décrété dimanche la loi martiale et la mobilisation totale de sa population masculine face à la montée des tensions, avait fait état, dimanche, de la mort d'au moins 16 de ses soldats dans des bombardements aériens et des tirs d'artillerie déclenchés par les forces azerbaïdjanaises.

L'Azerbaïdjan, qui a également proclamé la loi martiale, a déclaré pour sa part que ses forces avaient répliqué à des bombardements arméniens.

Ces affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont les plus violents depuis 2016 et ravivent l'inquiétude quant à la stabilité du sud du Caucase, zone traversée par des oléoducs transportant du pétrole et du gaz vers les marchés mondiaux.

Dans le Haut-Karabakh, les combats font de nouvelles victimes

Une médiation de la France ?

La France, médiatrice dans ce conflit dans le cadre du groupe de Minsk mis en place par l'OSCE qu'elle co-préside avec la Russie et les États-Unis, a appelé dimanche à une cessation immédiate des hostilités.

"La France est prête à prendre toutes ses responsabilités en tant que co-présidente du groupe de Minsk. Le président de la République a appelé fermement à la cessation immédiate des hostilités et dit sa disponibilité à contribuer à un règlement pacifique et durable de la question du Haut-Karabakh", a fait savoir l'Élysée dans un communiqué.

À Washington, Donald Trump a déclaré qu'il regardait la situation de très près. "Nous avons beaucoup de bonnes relations dans cette région. Nous allons voir si nous pouvons faire cesser cela", a-t-il indiqué lors d'un point de presse.

"La Turquie aux côtés du pays frère et ami, l'Azerbaïdjan"

Les affrontements ont provoqué une vague de réactions diplomatiques, la Russie appelant à un cessez-le-feu immédiat et la Turquie affirmant qu'elle soutiendrait l'Azerbaïdjan.

Le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan mais aucun détail de la conversation n'a filtré. Le président turc Tayyip Erdogan a quant à lui parlé avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev, appelant lundi l'Arménie à mettre fin à ce qu'il a qualifié d' "occupation du Nagorny Karabakh".

"La Turquie continuera à se tenir aux côtés du pays frère et ami qu'est l'Azerbaïdjan, de tout notre coeur et par tous les moyens", a-t-il dit, encourageant Bakou à "prendre les choses en main".

Avec AFP et Reuters