Réagissant au renoncement du Premier ministre libanais, Moustapha Adib, de former un gouvernement, Emmanuel Macron a parlé dimanche de "trahison" de la classe politique du pays du Cèdre.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré, dimanche 27 septembre, avoir "pris acte de la trahison collective" de la classe politique libanaise, après son échec à former un gouvernement.
"J'ai honte" pour la classe politique libanaise, a déclaré le président français au cours d'une conférence de presse organisée à l'Élysée, au lendemain de la démission du Premier ministre désigné Moustapha Adib, incapable de former un gouvernement en raison de querelles politiciennes sur les portefeuilles.
Les partis libanais "portent l'entière responsabilité" de cet échec, et "elle sera lourde", a ajouté Emmanuel Macron au cours d'une conférence de presse à Paris. Les dirigeants du pays du Cèdre disposent d'une "dernière chance" pour que soient respectés ces engagements, afin de constituer un "gouvernement de mission et obtenir de l'aide internationale", a-t-il poursuivi.
"La feuille de route du 1er septembre demeure (...), elle est la seule initiative prise sur le plan national, régional et international (...), elle n'est pas retirée de la table (...) mais il appartient maintenant aux responsables libanais de saisir cette dernière chance eux-mêmes", a encore déclaré Emmanuel Macron.
Les partis politiques s'étaient engagés auprès d'Emmanuel Macron, venu à Beyrouth début septembre, à former un cabinet de ministres "compétents" et "indépendants" dans un délai de deux semaines.
Mais samedi, le Premier ministre désigné Moustapha Adib, chargé le 31 août de le former, a jeté l'éponge, mettant en avant l'inexistence d'un consensus entre les partis en dépit de l'urgence de mener les réformes réclamées par la communauté internationale pour débloquer des milliards de dollars d'aide.
Ce renoncement semble marquer l'échec de l'initiative lancée par le président français, après la tragique explosion du 4 août au port de Beyrouth.
Emmanuel Macron s'en est pris au parti chiite Hezbollah, qui "ne doit pas se croire plus fort qu'il ne l'est". Le Hezbollah "ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban. C'est à lui de démontrer qu'il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire".
Avec AFP