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Affaire Breonna Taylor : nouvelles tensions à Louisville après le non lieu accordé aux policiers

De nouvelles tensions ont agité la ville de Louisville, dans le Kentucky, dans la nuit de jeudi à vendredi après la décision de justice de ne poursuivre qu'un seul policier sur les trois impliqués dans la mort de Breonna Taylor. Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés avant qu'une église n'accueille la mobilisation.

Un couvre-feu ne peut rien contre la colère. Depuis l'annonce, mercredi, que deux des trois policiers blancs impliqués dans la mort de Breonna Taylor ne seraient pas poursuivis en justice, la ville de Louisville, dans le Kentucky aux États-Unis, vit au rythme des manifestations. Le 24 septembre, plusieurs centaines de manifestants ont à nouveau défilé pour dénoncer les violences policières et les discriminations raciales, scandant le nom de Breonna Taylor et "Pas de justice, pas de paix". 

Cette fois, ils ont pu échapper aux forces de l'ordre grâce au soutien de religieux. Dès la nuit tombée, à l'heure de l'entrée en vigueur du couvre-feu – qui sera prolongé jusqu'à la fin du week-end – le noyau dur de la contestation s'est rué à la First Unitarian Church,sur les bords de l'Ohio. "Le sanctuaire est ouvert !", a alors crié une femme noire dans un mégaphone, acclamée par la foule. 

Les manifestants soutenus par une église unitarienne 

L'édifice religieux a ouvert ses portes aux manifestants antiracistes. Contrairement à la veille, où deux policiers avaient été blessés dans des heurts avec les manifestants, les protestataires sont restés dans l'ensemble pacifiques et la soirée s'est déroulée dans le calme. Sur le parking de l'église, des provisions en tout genre ont été distribuées tandis qu'une assistance juridique a été pourvue aux personnes inquiétées par les forces de l'ordre. 

Au milieu de cette agitation, le frère Tim, un religieux de 63 ans, a tenté de faire tampon entre les forces de l'ordre et les manifestants pour d'apaiser la tension ambiante et les invectives échangées entre les deux camps. Dans le jardin qui entoure l'édifice,certains manifestants pestent. Ils auraient préféré crier leur colère à Jefferson Square, où ils se rassemblent depuis des mois pour réclamer justice pour Breonna Taylor, la travailleuse hospitalière tuée à l'âge 26 ans lors d'une intervention policière à son domicile, en mars 2020.

24 personnes arrêtées 

Mais la place est quadrillée par des rangées de policiers, dont les hélicoptères survolent la zone. Quelques manifestants sont assis à leurs côtés, menottés. "Au moins 24 personnes ont été arrêtées au cours de la soirée pour des faits de rassemblement illégal, de non-dispersion et d'émeute au premier degré", a  déclaré la police de Louisville dans un communiqué.

Le chef intérimaire de la police de Louisville, Robert Schroeder, avait déclaré plus tôt dans la journée qu'il s'attendait à ce que les manifestations se poursuivent durant les jours qui viennent et que le couvre-feu en vigueur serait prolongé durant le week-end. "Pour nous tous, c'est une période très tendue et chargée d'émotion", a déclaré Robert Schroeder lors d'une conférence de presse.

La mort de Breonna Taylor, comme celles de George Floyd, d'Ahmaud Arbery et de Rayshard Brooks, quatre Afro-américains tués ces derniers mois à la suite de violences policières, a relancé le débat sur le racisme dans la police américaine. Face aux émeutes, Donald Trump, en pleine campagne électorale,  se présente comme le président de "la loi et de l'ordre".

Avec Reuters et AFP