Le Fatah appelle à la grève générale dans les territoires palestiniens pour "défendre Jérusalem". Depuis dimanche, l'accès à l'esplanade des Mosquées est restreint, provoquant des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens.
AFP - Le Fatah a appelé jeudi à des manifestations et à une grève générale vendredi dans les territoires palestiniens pour "défendre Jérusalem" tandis que la Ville sainte est à nouveau agitée par des tensions religieuses.
Dans un communiqué publié en Cisjordanie, le Comité central du mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas lance un appel à "la grève générale et à manifester vendredi pour proclamer l'attachement du peuple palestinien à Jérusalem, capitale éternelle de l'Etat palestinien indépendant".
Ce mouvement de grève vise à "affirmer l'arabité de Jérusalem et l'attachement du peuple palestinien à ses lieux saints musulmans et chrétiens face (aux mesures) sauvages d'Israël", explique le communiqué.
Le calme est revenu à Jérusalem après plusieurs jours d'affrontements sporadiques entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens. Mais les autorités israéliennes craignent que les prières du vendredi dans les mosquées ne dégénèrent en confrontation.
Des milliers de membres des forces de l'ordre seront déployés vendredi pour prévenir toute violence sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem-est (annexée en 1967 par Israël), a annoncé jeudi soir un porte-parole israélien.
"Nous allons agir avec fermeté contre toute tentative d'agitation", a promis le porte-parole de la police de Jérusalem, Shmuel Ben-Rubi, précisant que quelque 2.500 policiers, forces paramilitaires et membres de la police des frontières seraient déployés à cet effet.
Le conflit autour de l'esplanade des Mosquées, une poudrière politico-religieuse au coeur de la Vieille ville, s'est rallumé à fin septembre, des Palestiniens protestant contre l'intrusion selon eux de pèlerins juifs venus prier sur le site.
L'esplanade, qui héberge les mosquées Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Elle est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple.
Dans son communiqué, le Fatah "condamne la complicité des forces israéliennes avec les juifs d'extrême-droite", accusant la police d'"autoriser l'accès de l'esplanade des Mosquées (à ces derniers) et de leur offrir une protection alors qu'ils interdisent l'accès aux fidèles" musulmans.
Le Fatah se dit "particulièrement inquiet des mesures israéliennes sauvages sur Jérusalem, notamment la confiscation de terres, la colonisation et la judaïsation ainsi que l'isolement de Jérusalem de son entourage palestinien".
A New York, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki, a demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'intervenir pour éviter une escalade de la tension à Jérusalem.
"Je l'ai informé des mesures d'escalade israéliennes contre les Palestiniens à Jérusalem et sur les actes commis ces derniers jours par Israël contre la mosquée Al-Aqsa", a déclaré M. Malki à la presse après son entrevue avec M. Ban.
"J'ai demandé son intervention immédiate pour éviter qu'Israël ne se livre à de nouvelles escalades" de la tension à Jérusalem, a-t-il ajouté.
C'est une visite --perçue comme provocatrice-- du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde Intifada, dite " Intifada d'Al-Aqsa" le 28 septembre 2000, et embrasé les Territoires palestiniens.