La coalition M5-RFP, qui a contribué à l'éviction du président Ibrahim Boubacar Keita en août, a annoncé samedi rejeter la version de la charte politique soutenue par la junte.
Le climat d'incertitude risque de se prolonger au Mali. Le Mouvement du 5-Juin ayant mené la contestation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a rejeté la charte de transition soutenue par la junte qui a renversé le chef de l'État, définissant le retour à un pouvoir civil, selon un communiqué reçu samedi par l'AFP.
La coalition, composée d'opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, y dénonce "la volonté d'accaparement et de confiscation du pouvoir au profit" des militaires qui ont pris le pouvoir le 18 août.
Des experts désignés par la junte ont adopté vendredi une charte de transition au terme de trois jours de discussions à Bamako réunissant personnalités politiques et de la société civile – dont des représentants du M5-RFP – ainsi que des militaires.
"Le Mouvement du 5-Juin - Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) constate, au terme des concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre 2020 sur la Transition, que le document final lu lors de la cérémonie de clôture n'était pas conforme aux délibérations issues des travaux", déplore la coalition dans ce communiqué daté de samedi.
Une transition de dix-huit mois
"En conclusion, le M5-RFP se démarque du document produit qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du Peuple malien", poursuit-elle.
Cette charte n'a pas été publiée dans l'immédiat mais le document en discussion samedi prévoyait une transition de dix-huit mois, conduite par un président désigné par un comité lui-même établi par la junte, selon des correspondants de l'AFP.
Parmi les points non conformes de la charte adoptée, la coalition cite l'absence de "reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du Peuple malien pour le changement" et affirme que les travaux avaient abouti au "choix majoritaire d'une transition dirigée par une personnalité civile".
Avec AFP