Le navire de recherche "Oruç Reis", déployé par Ankara dans une zone disputée de la Méditerranée riche en gaz naturel, est rentré dans un port turc, rapporte dimanche la presse turque. "Un premier pas positif", a salué le Premier ministre grec.
Un signe d'apaisement des tensions gréco-turques ? Le navire de recherche déployé par Ankara dans une zone disputée de la Méditerranée orientale riche en gaz naturel, suscitant des tensions avec la Grèce et l'Union européenne, est rentré dans un port turc, a rapporté, dimanche 13 septembre, un quotidien pro-gouvernemental turc.
"Il s'agit d'un premier pas positif […]. J'espère qu'il y en aura d'autres", a indiqué le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, lors d'une conférence de presse à Thessalonique.
De son côté, Ankara a confirmé dimanche que son navire avait regagné la côte turque. En soulignant toutefois que cela ne signifiait pas qu'elle renonçait à ses droits dans cette zone. "Il y aura des allers-retours", a déclaré le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, à l'agence de presse d'État Anadolu.
La Turquie avait déployé le 10 août le navire de recherche sismique "Oruç Reis" dans des eaux proches d'une île grecque. Elle a prolongé la mission à trois reprises malgré les appels répétés de l'UE et de la Grèce d'y mettre fin. La découverte d'importants gisements gaziers ces dernières années en Méditerranée orientale a ravivé des disputes anciennes, entre la Grèce et la Turquie à propos de leurs frontières maritimes.
La mission du navire qui arrivait à son terme samedi n'a pas été prolongée par les autorités turques, selon le journal pro-gouvernemental Yeni Safak, qui précise que l'"Oruç Reis" est rentré au port d'Antalya, au sud du pays.
La décision de ne pas prolonger sa mission est vue comme "une étape pour donner sa chance à la diplomatie", écrit le journal qui établit un lien avec des tentatives de lancer des pourparlers entre la Grèce et la Turquie.
Des "pourparlers techniques"
L'Otan a annoncé que les deux pays avaient accepté d'entamer des "pourparlers techniques" avec pour objectif de prévenir des incidents entre leurs flottes en Méditerranée orientale. Athènes a démenti cette information, mais le ministère turc de la défense a déclaré jeudi que des négociations avaient commencé entre des délégations militaires des deux pays au siège de l'Otan à Bruxelles.
La Turquie a indiqué à plusieurs reprises être prête au dialogue sans conditions, mais la Grèce affirme que des pourparlers ne pourront avoir lieu seulement lorsque Ankara cesserait ses "menaces". "Le fait qu'il n'y ait pas de nouvelle notice maritime sur Navtex est positif. Nous en prenons acte et suivons la situation", a réagi dimanche le porte-parole du gouvernement grec sur la chaîne de télévision Skai TV.
Les navires de recherche sismique ont pour mission de repérer d'éventuels gisements sous-marins. Signe de l'escalade des tensions, des manœuvres militaires rivales, incluant d'un côté des navires de guerre turcs et américains, et de l'autre des bâtiments grecs, chypriotes, français et italiens, ont eu lieu récemment en Méditerranée orientale.
Jeudi, sept dirigeants de pays du sud de l'UE ont agité la menace de sanctions européennes contre la Turquie si elle ne mettait pas un terme à ses "activités unilatérales" en Méditerranée orientale.
Avec AFP