
Accusés de corruption et de soutien au Hezbollah, les anciens ministres libanais Ali Hassan Khalil et Youssef Fenianos ont été sanctionnés, mardi, par les États-Unis. Washington affirme que ces mesures "doivent servir d'avertissement".
Les États-Unis ont imposé, mardi 8 septembre, des sanctions à deux anciens ministres libanais, Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil, pour "corruption" et soutien au mouvement chiite Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Washington.
"Les États-Unis soutiennent le peuple du Liban dans ses demandes de réformes et continueront à utiliser tous les moyens à leur disposition pour viser ceux qui les oppriment et exploitent", a prévenu le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, dans un communiqué. "L'explosion catastrophique au port de Beyrouth le 4 août a amplifié l'urgence de ces appels", ont souligné ses services.
Ali Hassan Khalil, un pilier du parti chiite Amal, était ministre des Finances depuis 2014 mais, étant l'un des responsables fréquemment conspués par la rue, il avait été écarté du gouvernement de technocrates mis en place en début d'année. Quant à Youssef Fenianos, il a été ministre des Transports et des Travaux publics de 2016 à 2020.
Dans un tweet, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo les a décrits comme "deux anciens ministres libanais corrompus qui ont abusé de leur position pour apporter un soutien matériel au Hezbollah".
We stand with the Lebanese people’s call for reform and will promote accountability for anyone facilitating Hizballah’s terrorist agenda. Today the U.S. is designating two corrupt former Lebanese ministers who abused their positions to provide material support to Hizballah.
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) September 8, 2020"Un faux vernis de légitimité politique"
Ces mesures punitives "doivent servir d'avertissement : les États-Unis n'hésiteront pas à sanctionner toute personne ou entité qui soutient et rend possibles les activités terroristes illicites du Hezbollah", a dit à des journalistes un haut responsable américain.
"Et les responsables politiques libanais qui ont fourni au Hezbollah un faux vernis de légitimité politique, ou abusé de leurs positions pour rediriger des fonds publics vers le groupe terroriste, sont responsables de leurs actes", a-t-il ajouté.
Ce responsable a également affirmé que les deux ministres visés étaient impliqués dans la gestion du port, tout en précisant que ce n'était pas la raison des sanctions actuelles.
Après l'explosion dévastatrice et meurtrière du 4 août, Washington a appuyé les appels de la France, en première ligne, pour obtenir un gouvernement libanais radicalement différent des précédents, capable d'enclencher, enfin, des réformes structurelles pour extirper le Liban du marasme économique. Mais les États-Unis mettent davantage l'accent sur la nécessité de combattre l'influence du Hezbollah, un mouvement pro-Iran honni côté américain.
Avec AFP