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La France prête à rendre les fresques si leur provenance est illégale

Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, affirme que Paris est prêt à restituer au Caire les cinq fragments de fresques issues d'un tombeau égyptien acquis par le Louvre, si l'illégalité de leur provenance est démontrée.

AFP - Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, est d'accord pour restituer les cinq fragments de fresques issues d'un tombeau égyptien revendiqués par Le Caire, s'il s'avère que les doutes sur la légalité de leur sortie d'Egypte sont fondés, a annoncé mercredi le ministère dans un communiqué.

Les cinq fragments de peinture murale d’un tombeau d’un prince de la XVIIIe dynastie égyptienne ont été "acquis de bonne foi" par le Louvre en 2000 et 2003, indique le communiqué.

Selon le ministère de la Culture, ce n’est qu’en novembre 2008 que "des doutes sérieux" sont nés sur la légalité de leur sortie du territoire égyptien, à la suite de la redécouverte par des archéologues du tombeau dont ces fresques semblent provenir.

Le Conseil suprême des antiquités égyptiennes a alors saisi le ministère de la Culture d’une demande de restitution. Depuis lors, des échanges "permanents et approfondis" ont eu lieu entre le Conseil suprême des antiquités égyptiennes et le ministère de la Culture, selon le ministère.

Mercredi, l'Egypte a décidé de suspendre sa coopération archéologique avec le Louvre tant que ces fragments de fresques ne lui seront pas restitués.

Sur la base de ces éléments, Frédéric Mitterrand a convoqué vendredi 9 octobre la commission scientifique nationale des musées de France afin que celle-ci émette un avis sur la provenance des fresques et leur éventuelle sortie des collections du musée du Louvre.

Le ministre se déclare "prêt, si la commission devait émettre un avis favorable", à restituer "sans délais" les fragments de fresques aux autorités égyptiennes, conformément à la Convention de l'Unesco de 1970 visant à lutter contre le trafic de biens culturels.

La France a ratifié en 1997 cette convention. Depuis cette date, elle a "scrupuleusement mis en oeuvre les stipulations de la convention et s’est, notamment, interdit d’intégrer aux collections nationales des oeuvres illégalement exportées de leurs pays d’origine", ajoute le ministère.