Le ministre français des Affaires étrangères a affirmé, ce mercredi, que le chef de la junte guinéenne était "fortement" soupçonné d'avoir "participé à la décision" ayant conduit au massacre du 28 septembre, à Conakry.
AFP - Le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, est fortement soupçonné d'avoir "participé à la décision" qui a conduit au massacre le 28 septembre dans le stade de Conakry, a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
"Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on soupçonne fortement le président intérimaire d'avoir (...) participé à la décision" de la répression sanglante d'une "manifestation de l'opposition destinée à s'élever contre sa candidature éventuelle" à une future élection présidentielle, a dit le ministre.
Ce scrutin "serait organisé soit à la fin de l'année soit au début de l'année prochaine", a-t-il précisé lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
"Est-ce que le capitaine Dadis est responsable ou non de cette intervention sauvage de l'armée guinéenne dans le stade où manifestait l'opposition (...), c'est très difficile de répondre à cela, parce qu'évidemment il s'en défend et que tout le monde s'en défend", a-t-il ajouté.
"Pourtant, ce sont des bérets rouges, des forces qui entourent l'auteur du coup d'Etat" qui ont perpétré le massacre, a relevé Bernard Kouchner. Il a remarqué que le capitaine Dadis Camara "habite toujours dans un camp militaire" dans la banlieue de la capitale "et pas au palais" de la présidence. Il "est toujours entouré de ces forces militaires-là, composées en particulier de +forestiers+ qui ont été renforcés, dit-on, par des troupes venues du Libéria, d'anciens mercenaires", a indiqué le ministre.
La répression de la manifestation a fait plus de 150 morts, selon l'ONU.