Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a annoncé mercredi à Dijon que son ministère bénéficierait en 2021 d'un "budget exceptionnel" pour "pallier les difficultés qui sont là depuis longtemps".
Lors d'un déplacement à Dijon, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a déclaré mercredi 2 septembre que son ministère bénéficierait l'année à venir d'un "budget exceptionnel", "un budget comme on n'en a pas vu depuis extrêmement longtemps".
"Le budget est exceptionnel et permettra de pallier les difficultés qui sont là depuis longtemps, pas toutes mais beaucoup", a assuré le ministre en marge d'une visite consacrée aux incivilités et à la justice de proximité dans cette ville théâtre en juin d'affrontements entre communautés tchétchène et maghrébine qui ont marqué les esprits.
"On attend les arbitrages, mais ce sera un budget comme on n'en a pas vu depuis extrêmement longtemps", a encore dit le ministre, sans s'étendre sur le manque de moyens du secteur, qu'il a régulièrement dénoncé par le passé.
Les greffiers font un travail indispensable. Sans eux, point de justice. Entre 2008 et 2014, en 6 ans, 2500 fonctionnaires de justice ont été embauchés.
Depuis 2017, en 3 ans, nous en avons recruté 5000.
La justice a besoin de moyens, nous allons continuer à lui en donner. pic.twitter.com/YYZoxENSl6
800 créations de postes prévues
Cet été, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait annoncé pour 2021 des augmentations d'effectifs pour la Justice et le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, avait précisé que ses moyens seraient "renforcés" avec une "progression de 6 %" du budget du ministère. En 2020, il était de 7,5 milliards d'euros, déjà en hausse de 4 % par rapport à 2019.
Plus récemment, fin août, le Premier ministre Jean Castex a estimé que le service public de la justice fonctionnait "insuffisamment bien", après des mois de juillet et août "pas satisfaisants" en matière de sécurité, et a annoncé 250 créations de postes cette année et 550 l'an prochain.
Le ministre de la Justice a par ailleurs regretté "la surenchère permanente", dans une référence aux critiques de la droite et de l'extrême droite après le viol et le meurtre d'une adolescente par un multirécidiviste. "On ne peut pas raisonner que dans la surenchère permanente. Je trouve que ça fait un mal de chien à notre société. Notre société, elle a besoin d'abord qu'on lui dise la vérité, qu'on lui donne les vrais chiffres, et elle a besoin d'apaisement", a-t-il déclaré en visite dans le quartier des Grésilles, à Dijon, théâtre d'affrontements mi-juin entre membres des communautés tchétchène et maghrébine.
"Il faut remettre les choses à leur place", a-t-il ajouté, prenant l'exemple de la délinquance des mineurs, qui "n'a pas augmenté depuis dix ans".
Avec AFP