Près d'un mois après l'explosion meurtrière sur le port de Beyrouth, Emmanuel Macron est arrivé, lundi soir, au Liban, où il a été reçu par son homologue Michel Aoun. Le président français a de nouveau appelé à un "gouvernement de mission au plus vite" pour mettre en œuvre une série de réformes.
Emmanuel Macron, qui entame sa deuxième visite au Liban en moins d'un mois, est arrivé au pays du Cèdre, lundi 31 août, en début de soirée. Ce déplacement express a pour but de tenter d'inciter les responsables libanais à s'attaquer aux racines de la crise économique, financière et sociale dans laquelle le pays est plongé depuis des mois et que l'explosion du 4 août dans le port de Beyrouth a encore aggravée.
"Libanais, vous êtes comme des frères pour les Français. Je vous en ai fait la promesse : je reviens à Beyrouth pour faire le point sur l'aide d'urgence et bâtir avec vous les conditions de la reconstruction et de la stabilité", a tweeté le président, en français et en arabe.
Libanais, vous êtes comme des frères pour les Français. Je vous en ai fait la promesse : je reviens à Beyrouth pour faire le point sur l'aide d'urgence et bâtir avec vous les conditions de la reconstruction et de la stabilité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 31, 2020Rendre compte de l'aide internationale
Interrogé par la presse dès son arrivée à l'aéroport, Emmanuel Macron a énuméré les raisons de sa visite à Beyrouth : d'abord, rendre compte de l'aide internationale et humanitaire déployée depuis l'explosion.
La France et les Nations unies ont organisé, le 9 août, une conférence internationale pour organiser cette aide "avec un souhait de transparence, de travailler avec la société civile et l'implication des ONG", a déclaré le président.
"J'aurai l'occasion de revenir sur le soutien au peuple libanais. Toujours dans un esprit de coopération et d'engagement", a-t-il ajouté en annonçant une visite au port le 1er septembre. Le président assistera également, mardi, aux commémorations du centenaire du Grand Liban.
"Un gouvernement de mission au plus vite"
Enfin et surtout, le président français est à Beyrouth pour "faire un point d'étape" sur la situation politique du pays. Emmanuel Macron, qui doit rencontrer plusieurs responsables politiques libanais mardi, devait s'entretenir dès lundi soir avec le président Michel Aoun et Saad Hariri, ancien Premier ministre et leader du Courant du futur.
"J'ai vu qu'un processus s'était enclenché ces dernières heures qui a permis de faire émerger une figure en tant que Premier ministre. Il ne m'appartient ni de l'approuver ni de l'adouber (...) mais de m'assurer que c'est bien un gouvernement de mission qui sera formé au plus vite", a déclaré M. Macron à l'aéroport de Beyrouth, où il a été accueilli par son homologue libanais, Michel Aoun.
Très impliqué pour aider le pays à sortir de la crise, Emmanuel Macron soutient la mise en place de réformes "au service des Libanais" : "réformes des marchés publics, lutte contre la corruption, pour la justice, pour la réforme de l’énergie, pour une meilleure gestion du port, de la banque centrale, de la réforme bancaire", a-t-il énuméré.
La médiation cruciale d'Emmanuel Macron
Une ligne partagée par le nouveau Premier ministre, Mustapha Adib, qui affiche un même volontarisme. Ce dernier a annoncé, lundi, vouloir former rapidement un gouvernement d'experts et a promis d'engager les réformes immédiatement pour jeter les bases d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
"La fenêtre d'opportunité pour notre pays est étroite et la mission que j'ai acceptée est fondée sur le fait que toutes les forces politiques en ont conscience", a-t-il déclaré après avoir été officiellement chargé par Michel Aoun de former un nouveau gouvernement.
Selon des responsables libanais de haut rang, la médiation d'Emmanuel Macron aurait d'ailleurs été cruciale dans le choix de Mustapha Adib comme Premier ministre, alors que les discussions étaient dans l'impasse la semaine dernière. Le précédent gouvernement, dirigé par Hassan Diab, a démissionné le 10 août, six jours après l'explosion.
Avec AFP et Reuters