
Le PSG, qui joue la première finale de Ligue des champions de son histoire contre le Bayern Munich dimanche à huis clos à Lisbonne, va tenter d'offrir au foot français sa deuxième couronne européenne, 27 ans après l'Olympique de Marseille.
Après le 26 mai 1993, le 23 août 2020 ? Le PSG, qui dispute dimanche sa première finale de Ligue des champions face au Bayern Munich, a l'occasion d'offrir au foot français sa deuxième couronne européenne, 27 ans après le sacre de l'OM.
"C'est un format très spécial, dont on va se souvenir avec le contexte de la tragédie (du Covid-19, NDLR). On sait que cette édition est très importante. Elle va rester dans l'Histoire" : à l'instar de sa star Kylian Mbappé, le club parisien mesure à quel point l'occasion d'entrer dans la légende du sport tricolore est unique, à l'heure de fêter son cinquantenaire.
Depuis la finale perdue de Monaco en 2004, cela faisait 16 ans que la France du foot attendait qu'un de ses représentants atteigne le dernier pallier de la prestigieuse Coupes d'Europe.
Le parcours du PSG dans le "Final 8" – un format inédit imaginé par l'UEFA pour terminer sa compétition phare, paralysée pendant cinq mois par la pandémie de Covid-19 – a même fait flotter dans la capitale un air de Coupe du monde, deux ans après le sacre des Bleus en Russie.
Matches à élimination directe, terrain neutre, camp de base inchangé pendant près de 15 jours... La C1 nouvelle formule, marquée aussi par l'odyssée de Lyon jusqu'en demi-finale, passionne les Français jusqu'au plus haut sommet de l'État. Et ce, en dépit du huis clos, des images de tribunes vides, des restrictions liées au Covid-19... ou de la rivalité Paris-Marseille !
Onzième finale de C1 pour le Bayern Munich
Si l'OM va rester "à jamais le premier" club à avoir soulevé, en 1993, la "coupe aux grandes oreilles", le port du maillot parisien, un temps interdit par le préfet de police des Bouches-du-Rhône, sera admis dimanche sur le Vieux-Port malgré de possibles risques d'incidents.
Face à la ferveur suscitée par les exploits parisiens en cette période de crise sanitaire, l'entraîneur Thomas Tuchel et ses joueurs ont toutefois appelé à la modération. "Chers supporters, ce dimanche soyons tous responsables : respectons les gestes barrières", ont-ils martelé sur les réseaux sociaux.
À Paris, la finale sera retransmise sur les écrans géants du Parc des Princes devant 5 000 supporters, la jauge maximale imposée par le gouvernement. L'avenue des Champs-Elysées sera réservée aux piétons dimanche soir, mais il n'y aura pas de "fan zones" dans la capitale.
Reste à faire tomber le Bayern Munich, quintuple lauréat et grand favori de la finale, pour que la fête soit belle. Sûr de sa puissance offensive incarnée par la démonstration en mondovision contre Barcelone (8-2) en quarts de finale et par Robert Lewandowski, meilleur buteur de la compétition avec 15 buts, l'ogre bavarois, fondé en 1900, va disputer sa 11e finale de C1.
À Paris, seuls Angel Di Maria (2014), Neymar (2015) et Keylor Navas (2016, 2017, 2018) ont déjà atteint le Graal européen. "C'est un petit avantage pour le Bayern d'être habitué à jouer les finales. Mais ce n'est pas décisif", a relativisé Thomas Tuchel, samedi devant la presse.
Les "90 minutes les plus importantes de notre carrière"
Malgré la différence d'expérience à ce niveau, la dynamique créée depuis le déclic de Dortmund en 8e de finale, la victoire renversante contre l'Atalanta Bergame (2-1) en quarts, et la démonstration contre Leipzig (3-0) en demies, donnent de solides motifs d'espoirs au PSG.
D'autant plus que Neymar, candidat au titre symbolique de meilleur joueur de la planète football en 2020, est en passe de réaliser le chef-d'oeuvre de sa carrière... même s'il n'a toujours pas marqué dans ce "Final 8" presque parfait.
"Cette année, jusqu'à maintenant, on a eu un parcours incroyable, a rappelé le milieu parisien Marco Verratti. Maintenant il nous reste 90 minutes, les plus importantes de notre carrière de footballeur et de l'histoire du club."
Pour les propriétaires qataris, qui ont investi des moyens colossaux depuis 2011 pour hisser Paris au sommet de l'Europe, l'opportunité de consacrer une décennie de travail à tous les étages et d'effacer les désillusions successives en Coupe d'Europe est à portée de crampons.
En particulier pour Thiago Silva (35 ans), capitaine emblématique de l'ère QSI, qui va disputer son dernier match sous le maillot parisien. "J'espère finir cette aventure avec un titre en Ligue des champions, c'est notre rêve", avait-il confié à l'AFP, juste avant le début de la compétition.
Avec AFP