Les salariés de l'usine Rohm and Haas de Semoy (Loiret), promise à la fermeture, ont relâché leur directeur, qu'ils retenaient depuis hier soir. Des négociations portant sur leurs indemnités de licenciement sont en cours.
Négociations sous pression dans l’usine Rohm and Haas de Semoy (Loiret), spécialisée dans la fabrication d’adhésifs. Alors que la direction américaine a annoncé à la mi-juillet la fermeture du site et la suppression d’une centaine d’emplois, les salariés de Semoy ont relâché, mardi après-midi, leur directeur, Christian Siest, qu'ils retenaient depuis lundi soir.
Leurs revendications portent sur le montant de la prime de licenciement qui doit être attribuée aux employés, et les négociations menées actuellement avec la Direction départementale du travail pourraient débloquer la situation.
Interrogé par france24.com sur la séquestration du patron de Rohm and Haas, Pedro Vaca, secrétaire régional Chimie-Energie pour la CFDT, affirme que "le mouvement a été lancé spontanément par les salariés du site". Une manière de dire que le syndicat, s’il déplore la séquestration, comprend la réaction de salariés motivés par l’absence de "responsabilité sociale" dans l’entreprise.
"On ne demande pas 100 000 euros !"
Il faut dire que le conflit social chez Rohm and Haas ne date pas d’hier. L’Américain Dow Chemical avait racheté le groupe il y a six mois, avec l’objectif de "rassembler le meilleur de la science et des capacités humaines" dans les domaines de l’eau ou de l’alimentation, de "devenir une référence en termes de développement durable" et de garantir que "chacun de nos salariés rentre du travail sain et sauf, jour après jour", comme l’indiquait alors un communiqué du groupe.
Mais en juillet dernier, la direction de Dow Chemical a annoncé un plan de délocalisation et de restructuration des sites français de Rohm and Haas : environ 200 suppressions de postes sur quatre sites, et la fermeture de celui de Semoy (97 employés). Les salariés avaient alors choisi d’occuper leur usine deux semaines au cœur de l’été, avec pour revendication principale un investissement sur le site pour éviter sa fermeture.
Maintenant qu’il y a peu d’espoir que l’usine bénéficie d’une aide - même si, précisent les salariés, le groupe Dow Chemical fait de très importants bénéfices - c’est le versement d’une prime de licenciement qui est au cœur des négociations. Une prime dont le montant reste à décider. Contrairement à ce qui a souvent été dit : "On ne demande pas 100 000 euros par personne, se défend Christian Herpin. On veut qu’ils quantifient la prime, le préjudice subi pour la perte des emplois, et on attend leur proposition."