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Biélorussie : l’Union européenne annonce des sanctions, les manifestations se poursuivent

L'Union européenne a donné vendredi son feu vert pour sanctionner des responsables de la répression contre les manifestants en Biélorussie, après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. Dans la soirée, plusieurs milliers de contestataires se sont, à nouveau, rassemblés dans la capitale.

Les 27 se sont finalement mis d'accord. L'Union européenne a donné, vendredi 14 août, son feu vert pour sanctionner les responsables de la répression menée en Biélorussie après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko.

"L'UE va maintenant lancer un processus de sanctions contre les responsables des violences, arrestations et fraudes liées à l'élection", a annoncé la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, à l'issue d'une vidéoconférence avec ses homologues européens.

During todays meeting with EU foreign ministers Sweden reiterated that EU’s reaction to the belarusian presidential election must be strong. EU will now initiate a process of sanctions against those responsible for the violence, arrests and fraud in connection with the election.

— Ann Linde (@AnnLinde) August 14, 2020

During todays meeting with EU foreign ministers Sweden reiterated that EU’s reaction to the belarusian presidential election must be strong. EU will now initiate a process of sanctions against those responsible for the violence, arrests and fraud in connection with the election.

— Ann Linde (@AnnLinde) August 14, 2020

"Tout le monde a été d'accord pour déclencher la procédure pour de nouvelles sanctions", a dit à l'AFP le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn.

La France est "pleinement engagée sur le principe de sanctions individuelles ciblées et le soutien aux droits et aux libertés du peuple biélorusse", a confirmé le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dans un message sur son compte Twitter.

Une liste de personnes accusées d'avoir organisé et procédé à la répression va être établie et elle sera soumise pour approbation aux États membres.

La Biélorussie est toujours sous le coup d'un embargo sur les ventes d'armes et de matériel pouvant être utilisé pour la répression. Quatre personnes sont déjà interdites de séjour dans l'UE et leurs avoirs ont été gelés depuis 2016. Les nouveaux noms s'ajouteront à cette liste.

L'UE veut forcer le président Loukachenko à s'engager sur un plan de médiation en trois points proposé par la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, voisins de la Biélorussie.

Plus tôt dans la journée, Minsk s'était dit prêt à un "dialogue constructif" avec l'étranger et a commencé à relâcher des centaines de personnes arrêtées depuis lundi. De nombreux manifestants ont dénoncé l'extrême brutalité utilisée par le pouvoir.

Les manifestants à nouveau dans la rue

Vendredi soir, plusieurs milliers de contestataires étaient rassemblés près du siège du gouvernement à Minsk, face à une faible présence policière. D'autres circulaient dans des rues adjacentes, soutenus par les klaxons des automobilistes.

L'opposante Svetlana Tikhanovskaïa, qui s'est réfugiée en Lituanie en début de semaine, s'est exprimée pour la première fois depuis mardi pour appeler à des rassemblements pacifiques dans son pays les 15 et 16 août. Des protestataires ont en outre appelé à se réunir samedi aux funérailles d'un manifestant tué à Minsk.

Jugeant la situation "critique", Svetlana Tikhanovskaïa a accusé le pouvoir de "massacre" et de nouveau revendiqué la victoire à la présidentielle du 9 août.

Dans un communiqué, elle a annoncé la création d'un comité pour organiser le transfert du pouvoir et demandé à la communauté internationale de "faciliter un dialogue" avec les autorités. De son côté, Alexandre Loukachenko a appelé les forces de sécurité à une "certaine retenue".

Au cours d'une réunion gouvernementale, l'autoritaire chef de l'État a accusé la Pologne, les Pays-Bas et l'Ukraine d'être à l'origine des manifestations, tout comme l'opposant russe Alexeï Navalny et l'organisation de l'ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski. "Une agression est en cours contre notre pays !", a soutenu Alexandre Loukachenko.

La Pologne et la Lituanie au secours des opposants

Le gouvernement polonais a prévu une enveloppe de 11 millions d'euros pour aider les Biélorusses à obtenir des visas et financer leur installation en Pologne et pour soutenir les médias indépendants et les organisations non gouvernementales en Biélorussie, a annoncé, vendredi, devant le Parlement, le Premier ministre Mateusz Morawiecki.

Sont également prévues des bourses pour les Biélorusses poursuivant leurs études dans les universités polonaises.

La Lituanie a de son côté proposé de soigner les manifestants biélorusses blessés au cours des manifestations et suggéré la mise en place d'un fonds de l'Union européenne pour aider "les victimes de la répression". Le pays a accueilli l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l'exil après avoir contesté la victoire d'Alexandre Loukachenko. Elle a appelé vendredi à des "manifestations pacifiques" dans son pays.

Avec AFP