
Le Critérium du Dauphiné s'est élancé mercredi. Au-delà de l'aspect sportif pour les coureurs, cette course à étapes est l'occasion pour la société organisatrice du Tour (ASO) d'une grande répétition générale pour le protocole sanitaire, qui doit permettre à l'évènement d'avoir lieu malgré la pandémie de Covid-19.
Il est presque 16 h 30 quand le Belge Van Aert lève les bras. Bien emmené par ses partenaires de la Jumbo-Visma, il vient de s'imposer au sprint, mercredi 12 août, dans la première étape du Critérium du Dauphiné. Puis, il se présente rapidement aux journalistes, tous porteurs d'un masque, pour la traditionnelle interview d'après-course. Une illustration du cyclisme professionnel en ces temps de pandémie.
Le Critérium du Dauphiné est traditionnellement présenté comme une répétition générale avant le Tour de France pour les coureurs. Cette année, il est également particulièrement important pour ASO, la société organisatrice des deux courses cyclistes, qui voit là l'occasion de tester son protocole sanitaire avant l’événement phare de la saison .
Des règles strictes
Le Dauphiné, première course organisée par ASO depuis la fin du confinement, a adopté les grandes lignes du dispositif, qui sera la règle lors du prochain Tour de France, prévu du 29 août au 20 septembre.
"C'est quasiment une copie conforme, même si les tailles des épreuves sont différentes", a déclaré à l'AFP Pierre-Yves Thouaut, directeur-adjoint du Tour. "On met en place une bulle sanctuarisée pour la course."
L'accès aux parkings des bus des équipes est ainsi interdit aux médias et limité aux seuls membres de cette bulle (coureurs, encadrement et quelques officiels et membres de l'organisation). Des mesures contraignantes ont également été adoptées pour l'hébergement et la restauration des différentes formations. Pour le public, les consignes se traduisent notamment par l'absence de selfies et d'autographes, habituels dans les courses cyclistes, et des restrictions d'accès aux départs et aux arrivées d'étape.
Objectif : choyer les équipes, partagées entre le besoin de courir (et de gagner) et le souci de protéger leurs coureurs. À l'image d'Ineos qui se plaignait lors de la Route d'Occitanie, une des premières courses après l'interruption de la saison, d'une sécurité laxiste.
"C’était étrange. Nos soignants font tout ce qu'ils peuvent pour s'assurer que nous ayons des masques, tandis que les gens sont toujours là à essayer de retirer le bidon de votre vélo", avait reproché Dylan Van Baarle, un des équipiers d'Egan Bernal et Christopher Froome chez Ineos. "Je pense que les restrictions sur la Route d'Occitanie sont assez laxistes. J'ai également été surpris par le nombre de personnes qui se trouvaient au bord de la route sans masque, aussi."
Les spectateurs masqués
Est-ce une conséquence de cette plainte ou une mesure de précaution, alors que la pandémie présente des signes de reprises ? Toujours est-il que le port du masque a été rendu obligatoire pour les spectateurs sur le bord des routes du Critérium.
Le préfet de la Loire, Évence Richard, a indiqué avoir pris cette mesure "à la demande d'ASO, organisateur du Critérium du Dauphiné".
À la demande d'ASO, le port du masque sanitaire sera obligatoire pour les spectateurs sur les routes du Critérium du #Dauphiné qui s'élance ce mercredi. Seule la Savoie parmi les 5 départements traversés n'a pas encore pris cette mesure mais "l'arrêté est en cours de signature".
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) August 11, 2020"La situation sanitaire demeure fragile dans la Loire, où la propagation du virus est toujours active", a-t-il relevé.
Seule parmi les cinq départements concernés, la Savoie n'a pas encore pris de mesure dans ce sens. Mais "l'arrêté est en cours d'étude et de signature", précise-t-on à la préfecture.
Les Mondiaux annulés ou déplacés
La reprise de la saison de cyclisme professionnel reste fragile et conditionnée à l'évolution de l'épidémie. Alors que les coureurs tentaient de dompter les pentes du Critérium, les organisateurs des Mondiaux de cyclisme sur route 2020, prévus du 20 au 27 septembre sur le site suisse d'Aigle-Martigny, ont annoncé leur annulation.
Selon des décisions des autorités fédérales suisses prises mercredi, les grandes manifestations "impliquant plus de 1 000 personnes" restent interdites jusqu'au 30 septembre. "De ce fait, l'organisation des Championnats du monde est impossible d'autant que plus de 45 pays sont soumis à une quarantaine pour l'entrée en Suisse (...), ce qui ne permettrait pas de donner à l'événement le rayonnement souhaité", ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.
The 2020 UCI Road World Championships will not take place in @aiglemartigny20 ????????
The UCI will now work towards finding an alternative project, in Europe, during the same time period and with the same profile of course. More info ???? https://t.co/DZEhYz4tpD pic.twitter.com/R4NirNiJPK
L'Union cycliste internationale (UCI) a réagi en indiquant qu'elle souhaite maintenir les épreuves et travaille à "un projet alternatif" pour que l'édition 2020 des Mondiaux "se tienne, en priorité en Europe et aux dates initialement prévues".