
Des milliers de dignitaires afghans ont approuvé, dimanche, la libération de 400 prisonniers taliban coupables de crimes graves, dont des attaques meurtrières ciblant Afghans et étrangers. Conséquence, des pourparlers de paix historiques vont bientôt démarrer entre le gouvernement et les Taliban.
Des pourparlers de paix historiques entre Kaboul et les Taliban sont "sur le point" de débuter, a annoncé dimanche 9 août le gouvernement afghan après l'annonce de la libération de 400 nouveaux prisonniers taliban.
"Afin d'ôter les obstacles à l'ouverture de pourparlers de paix, de mettre fin au carnage, et pour le bien du public, la jirga approuve la libération des 400 prisonniers demandés par les Taliban", a annoncé dimanche la membre de la grande assemblée afghane, Atefa Tayeb.
"Nous sommes sur le point de (débuter les) négociations de paix", a assuré Abdullah Abdullah, responsable gouvernemental chargé des pourparlers.
La résolution qui recommande la libération des prisonniers a été adoptée après trois jours de discussions. L'avenir de ces prisonniers représente un enjeu crucial dans l'ouverture de négociations entre les Taliban et le gouvernement, les deux camps s'étant engagés dans un échange de prisonniers qui doit précéder ces discussions.
Kaboul a déjà relâché près de 5 000 prisonniers taliban mais les autorités afghanes ont jusqu'ici refusé de libérer les 400 derniers captifs réclamés par les insurgés.
Un groupe de 44 captifs "indésirables"
Parmi eux, selon la liste officielle consultée par l'AFP, se trouvent plus de 150 condamnés à mort, ainsi qu'un groupe de 44 captifs "indésirables", une sorte de liste noire remplie de profils jugés problématiques par les autorités américaines et afghanes, mais aussi d'autres pays.
Cinq d'entre eux, par exemple, ont joué un rôle dans l'attaque en 2018 de l'hôtel Intercontinental à Kaboul, lors de laquelle 40 personnes avaient péri, dont 14 étrangers.
Vendredi, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait appelé les dignitaires à accomplir cette libération "impopulaire".
Avec AFP