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Covid-19 : 5 millions de cas en Amérique latine, les Philippins reconfinés

Des millions de Philippins ont renoué, mardi, avec le reconfinement face à une aggravation de l'épidémie de coronavirus. La situation est également inquiétante en Amérique du Sud et aux Caraïbes, où le nombre de cas dépasse désormais les 5 millions.

La progression de l'épidémie de Covid-19 semble inexorable, et notamment en Amérique du Sud et aux Caraïbes où le nombre de cas dépasse désormais les 5 millions. Plus de 200 000 décès y ont également été signalés depuis le début de la pandémie. Avec près de 95 000 morts, le Brésil est le pays le plus touché dans la région.

Dans le monde, elle a fait au moins 689 758 morts depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP lundi 3 août. Plus de 18 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont au moins 10,5 millions ont été guéris.

Aux États-Unis, pays le plus meurtri, plus de 46 000 nouveaux cas ont encore été enregistrés en 24 heures, ce qui porte à 4,7 millions le nombre de contaminations dans la première puissance mondiale.

L'inquiétude grandit aussi en Océanie où de multiples restrictions ont été remises en place en Australie, face à la progression de la maladie. À partir de mercredi minuit, tous les commerces non essentiels seront fermés à Melbourne, ainsi que les administrations, une mesure qui s'ajoute au couvre-feu nocturne imposé depuis dimanche soir aux résidents de la ville.

Les Philippins reconfinés

Des retours en arrière qui concernent plusieurs pays. Ainsi, plus de 27 millions de personnes, soit environ le quart de la population des Philippines, sont de nouveau contraintes de rester chez elles, depuis mardi, après le cri d'alarme des associations de médecins, qui ont averti que le pays était en train de perdre la bataille contre le Covid-19.

Depuis le début du mois de juin, alors que la plus grande partie du pays était sortie du confinement, les infections ont quintuplé, dépassant la barre des 100 000 cas. "Nous n'avons pas été à la hauteur. Personne ne s'attendait à cela", a reconnu le président Rodrigo Duterte.

Pas de solution miracle, met en garde l'OMS

Et il n'est pas le seul dirigeant à s'inquiéter. À Genève, le directeur-général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde contre les risques d'une épidémie très longue et surtout sans solution miracle. "Il n'y a pas de panacée et il n'y en aura peut-être jamais", a-t-il averti lors d'une visio-conférence.

"Les essais cliniques nous donnent de l'espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin [efficace, notamment sur la durée]", a-t-il déclaré.

La course aux vaccins n'en continue pas moins de plus belle. La Russie s'est dite en mesure de produire "plusieurs millions" de doses dès le début de l'année prochaine.

Mais d'autres experts mettent en garde contre la durée de cette pandémie hors normes, qui a déjà ravagé les économies de la planète, et préconisent de développer drastiquement les tests.

"Nous sommes tellement attachés aux tests hauts de gamme et chers que nous ne testons personne", a ainsi déploré Michael Mina, professeur d'épidémiologie à Harvard, qui milite depuis des semaines pour ce qu'il a appelé des tests de mauvaise qualité, mais très économiques et disponibles pour tous. "Peut-être n'avons-nous besoin que d'un test nul. S'il n'est pas cher au point de pouvoir être utilisé fréquemment, alors il détectera peut-être 85 % des gens contagieux, au lieu de moins de 5 %."

Avec AFP