Le président américain a donné mardi, pour la première fois depuis fin avril, une conférence de presse sur la pandémie de Covid-19. Il a prévenu ses compatriotes que la situation allait "empirer avant de s'améliorer" et a renouvelé son appel à porter un masque quand la distanciation physique est impossible.
Donald Trump change de ton. À la peine dans les sondages face à Joe Biden à bientôt 100 jours de la présidentielle, critiqué pour sa gestion de la crise du nouveau coronavirus, le président américain a tenté, mardi 21 juillet, de reprendre la main en reconnaissant la gravité de la crise sanitaire.
"Cela va sûrement, malheureusement, empirer avant de s'améliorer. Je n'aime pas dire ça mais c'est comme ça", a-t-il déclaré à la Maison Blanche, où il a renoué pour la première fois depuis fin avril avec les conférences de presse sur le Covid-19, appelées à redevenir régulières, comme au plus fort de la pandémie.
"Ces dernières semaines, nous avons observé une hausse inquiétante des cas dans de nombreuses régions de notre Sud", a-t-il ajouté, évoquant de "gros incendies" et même une "situation très difficile" en Floride, un État gouverné par un de ses proches alliés où il a prévu de tenir dans un mois la convention républicaine.
Le port du masque recommandé
Après une amélioration vers la fin du printemps, l'épidémie a repris de plus belle dans le pays, déjà le plus endeuillé au monde avec 141 800 morts. Le nombre de cas explose – plus de 60 000 par jour depuis une semaine, pour un total de 3,88 millions depuis le début de la pandémie – et les décès quotidiens sont aussi repartis à la hausse – plus de 700 par jour en moyenne.
Si Donald Trump a vanté sa gestion de la crise sanitaire, maintenu que le virus allait finir par "disparaître", et salué avec enthousiasme les avancées vers un vaccin, il a aussi pour la première fois clairement recommandé le port du masque.
"Nous demandons à tout le monde de porter un masque quand la distanciation physique n'est pas possible", a-t-il lancé, sortant de sa poche sa propre protection, qu'il n'a pourtant endossée en public qu'une fois, le 11 juillet, soit plusieurs mois après le début de la pandémie.
"Que vous aimiez les masques ou pas, ils ont un impact", a-t-il plaidé, alors qu'il est accusé d'avoir lui-même attisé les braises de la résistance en défendant jusqu'ici la "liberté" individuelle en la matière. Il est même allé jusqu'à "implorer" les jeunes d'"éviter les bars bondés", un ton alarmiste abandonné depuis plusieurs semaines.
Intervention plutôt sobre
Dans son propre camp républicain, plusieurs gouverneurs en première ligne pour endiguer la maladie et de nombreux élus aux prises avec des élections parlementaires délicates en novembre appelaient le président à évoluer sur le masque et, au-delà, à refaire de la lutte contre l'épidémie une priorité.
Seul face aux journalistes – et donc sans être accompagné de son respecté conseiller en immunologie, Anthony Fauci, qu'il a accusé d'être trop "alarmiste" –, Donald Trump est resté relativement sobre. Contrairement aux interminables "briefings" du printemps, il a maîtrisé la durée de sa conférence de presse, qui a duré moins d'une demi-heure.
Surtout, il ne l'a pas transformée en meeting de campagne ou en diatribe anti-Biden, comme il l'avait fait mi-juillet lors d'une intervention officiellement consacrée à la Chine. Mais Donald Trump a terminé en promettant de tenir de telles conférences de presse "assez souvent", et d'aborder aussi "d'autres sujets, notamment économiques".
Avec AFP