
Lors d'un synode des évêques africains, le pape Benoît XVI a violemment critiqué le monde occidental "qui a exporté et continue d'exporter ses déchets toxiques spirituels, contaminant les peuples, en particulier ceux d'Afrique".
REUTERS - Le pape a ouvert dimanche un synode des évêques africains en dénonçant le matérialisme et l'absence de valeurs morales de l'Occident qui, a-t-il dit, contaminent le continent le plus pauvre de la planète comme des déchets toxiques.
Dans son homélie, Benoît XVI a comparé l'Afrique, où il s'est rendu l'an dernier, à un poumon spirituel risquant d'être attaqué par ce qu'il a qualifié de virus du matérialisme et de l'intégrisme religieux.
Il ne fait aucun doute que jusqu'à maintenant, le monde occidental "a exporté et continue d'exporter ses déchets toxiques spirituels qui contaminent les peuples des autres continents, en particulier ceux d'Afrique", a-t-il dit.
"En ce sens, le colonialisme, qui est révolu sur le plan politique, n'a jamais vraiment pris fin complètement".
Déplorant l'exploitation des immenses ressources de l'Afrique, le pape a aussi dénoncé l'intégrisme religieux qui, a-t-il dit, est mêlé à des intérêts économiques et politiques.
"Des groupes suivant différentes croyances religieuses se propagent sur tout le continent africain (...) enseignant et pratiquant non pas l'amour et le respect de la liberté, mais l'intolérance et la violence".
Au XXe siècle, le nombre de catholiques en Afrique est passé de deux millions environ en 1900 à quelque 140 millions en 2000, ce qui fait de l'Afrique un continent d'autant plus important pour le Vatican que le nombre de catholiques pratiquants diminue dans les pays développés.
Lors de la prière de l'Angelus, le pape a prôné le dialogue politique en Guinée où au moins 157 personnes ont été tuées lundi lors de la répression d'une manifestation.