Au menu de ce Journal de l'Afrique, le Mali où, malgré la libération des leaders de la contestation et la dissolution de la Cour constitutionnelle, les manifestations se poursuivent. En Côte d'Ivoire, Daniel Kablan Duncan a quitté son poste de vice-président en plein deuil national, officiellement pour raisons personnelles. Mais à quatre mois de l'élection présidentielle, son départ n'est pas sans conséquences. Enfin, nous évoquerons le Rwanda, pays modèle dans sa gestion de la crise sanitaire, et unique État d'Afrique subsaharienne à qui l'espace Schengen ouvre ses portes.
Direction le Mali, où les autorités maliennes ont relâché, lundi 13 juillet, les leaders de la contestation qui réclame un changement de pouvoir, dans un apparent geste d'apaisement après les troubles sanglants qui ont agité la capitale Bamako en fin de semaine.
"Mes trois clients Choguel Maïga, Kaou Djim et l'imam (Oumarou) Diarra viennent d'être libérés. D'autres ont été libérés hier soir déjà, de manière désordonnée", a dit l'un d'eux, Me Alifa Habib Koné. L'avocat chiffrait dimanche à une vingtaine le nombre d'opposants arrêtés, dont plusieurs leaders du mouvement dit du 5-Juin, collectif hétérogène qui s'est agrégé contre le pouvoir autour de l'imam Dicko.
Malgré cela, les manifestations se sont poursuivies dans la capitale. Des tirs nourris ont été entendus lundi dans le quartier de Badalabougou, fief de l'imam Mahmoud Dicko, et principal foyer de tensions. Des accrochages épars ont opposé des hommes lançant des pierres et des forces de sécurité ripostant à coups de gaz lacrymogènes dans des rues encore jonchées de projectiles.
Appels au calme
Pourtant, l'annonce de la dissolution de la cour constitutionnelle ce week-end, ou les appels à la retenue du président Ibrahim Boubacar Keïta avait pour vocation de calmer les tensions. L'imam Mahmoud Dicko avait lui aussi appelé au calme dimanche.
Mais la pression reste forte sur le président Keïta, qui focalise la colère et dont la contestation réclame le départ. Le Mouvement du 5-Juin , coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile, a fait descendre des milliers de Bamakois dans la rue à trois reprises depuis juin. Frustré de ne pas voir ses exigences satisfaites par le pouvoir, il est entré vendredi en "désobéissance civile".
L'escalade récente alarme les alliés et les voisins du Mali, inquiets d'un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée. Le Quai d'Orsay a "condamné les violences" et appelé les parties "à privilégier de toute urgence le dialogue".
Avec AFP