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La pandémie de coronavirus, qui s'accélère à l'échelle mondiale selon l'OMS, oblige l'Australie à reconfiner les cinq millions d'habitants de Melbourne, la deuxième ville du pays, alors que les États-Unis ont dépassé le seuil des trois millions de personnes contaminées.

Depuis minuit, jeudi 9 juillet, et pour six semaines, les cinq millions d'habitants de Melbourne ne peuvent sortir de chez que pour des raisons essentielles. Un nouveau confinement a été décidé après une aggravation de l'épidémie due au coronavirus.

Des patrouilles de police sillonnent la deuxième ville d'Australie, principal foyer de l'épidémie dans le pays avec 860 cas, et des points de contrôle ont été édifiés sur les grands axes. Les forces de l'ordre ont refusé de dire si des contrevenants avaient été interpellés ou verbalisés.

Cafés, bars, restaurants et salles de sport qui avaient rouvert récemment ont dû fermer à nouveau. Selon Daniel Andrews, Premier ministre de l'État de Victoria dont Melbourne est la capitale, il s'agit de la seule solution possible car sinon, "potentiellement", il y aura "des milliers et des milliers de cas" supplémentaires.

"Le reste du pays sait que le sacrifice que vous vivez en ce moment n'est pas seulement pour vous et votre propre famille, mais pour la communauté australienne dans son ensemble", a également déclaré le Premier ministre, Scott Morrison.

Le chef du gouvernement avait annoncé quelques heures plus tôt que le retour des Australiens actuellement à l'étranger allait probablement être réglementé. Il proposera notamment vendredi une réduction des vols affrétés pour leur rapatriement.

La frontière entre l'État de Victoria, dont Melbourne est la capitale, et celui de Nouvelle-Galles du Sud a été fermée mardi soir. Les autorités sanitaires de la ville ont fait état mercredi de 134 nouveaux cas de Covid-19. Elles en avaient signalé la veille 191, un record.

Une flambée des infections aux États-Unis

Après leur divorce avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les États-Unis restent le pays le plus durement touché par la maladie, en nombre de contaminations comme en nombre de décès. 

L'épidémie a fait à ce jour 132 195 morts dans la première puissance économique mondiale et 3 046 351 cas de contaminations y avaient été détectés mercredi soir.

Après une stabilisation de l'épidémie dans ses premiers foyers, notamment à New York, le pays affronte depuis quelques semaines une flambée des infections dans le Sud et l'Ouest. Plusieurs États ont ainsi été obligés de suspendre leur processus de déconfinement.

Le président Donald Trump, qui a appelé mercredi les écoles du pays à rouvrir, nie la réalité de ce rebond : "Le taux de mortalité du coronavirus (a) été divisé par dix !", a-t-il tweeté.

Le nombre de cas s'est aussi envolé à Tulsa dans l'Oklahoma, un peu plus de deux semaines après un meeting de campagne organisé par Donald Trump dans cette ville, selon les autorités sanitaires locales.

Dans ce contexte tendu, l'OMS a mis en garde contre la probable capacité du virus à se transmettre par voie aérienne, notamment dans les lieux publics, c'est-à-dire de manière beaucoup plus contagieuse qu'initialement envisagé.

Une situation préoccupante en Amérique latine

L'épidémie continue ses ravages en Amérique latine et aux Caraïbes, où plus de trois millions de cas de Covid-19 ont été recensés, dont plus de la moitié au Brésil. Deuxième pays le plus touché, ce dernier recense 67 964 morts pour 1 713 160 cas mais Jair Bolsonaro, son président de 65 ans, même contaminé, reste défiant : "Je vais parfaitement bien", a-t-il assuré.

Le Pérou a dépassé la barre des 11 000 morts, une semaine après avoir amorcé un déconfinement graduel, et le Mexique a enregistré un nouveau record journalier de 6 995 cas mercredi. Et les chiffres officiels bondissent au Venezuela : plus de 1 500 malades le 1er juin, plus de 7 000 un mois plus tard.

De loin le pays le plus touché au Proche et Moyen-Orient, l'Iran a dépassé la barre des 12 000 morts, ont annoncé mercredi les autorités.

L'Afrique reste loin derrière, tant en termes de contaminations déclarées que de décès dus au Covid-19, mais le continent a franchi mercredi la barre des 500 000 cas, après avoir dépassé le 1er juillet les 10 000 morts.

En Europe, la situation semble sous contrôle, même si le Vieux Continent reste le plus durement touché par le virus avec plus de 200 000 morts, dont plus des deux tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en Espagne.

Avec AFP et Reuters