Partout dans le monde, le Covid-19 fait encore, tous les jours, des milliers de victimes directes. Petit à petit, on commence aussi à en mesurer les effets sur ses victimes indirectes, c'est-à-dire ceux et celles qui n'ont pas contracté la maladie, mais en subissent les conséquences. Sur tous les continents, les plus précaires, les plus vulnérables sont au premier rang. En France, nos reporters Julie Dungelhoeff et Erika Olavarria sont parties à la rencontre d’une intérimaire et d’une femme de ménage, toutes deux touchées de plein fouet par la crise.
Durant deux mois, du 17 mars au 11 mai 2020, l'économie française s'est quasiment arrêtée en raison du confinement décrété pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Conséquences : près de 12 millions de personnes ont été placées au chômage partiel, voyant leur salaire amputé de 16 %. Parfois du jour au lendemain, des intérimaires ont été privés de tout emploi, tandis que des milliers de travailleurs informels se retrouvaient sur le carreau.
Pour ces femmes et ces hommes qui étaient déjà précaires, le Covid-19 les a fait basculer dans la pauvreté. Avec la fermeture des écoles et des cantines, assurer les trois à quatre repas des enfants est devenu chose impossible pour bien des familles. Les demandes d'aide alimentaire ont explosé partout sur le territoire.
Si l'économie française reprend son souffle, nombreux sont ceux qui n'ont pas retrouvé le chemin de l'emploi. La menace d'une seconde vague épidémique et les plans de licenciement massifs représentent autant de risques de sombrer davantage.
Nos reporters se sont rendues à Argentan, dans l’Orne, ainsi qu'en banlieue de Paris : en Seine-Saint-Denis, à la rencontre de deux femmes, l’une intérimaire, l’autre femme de ménage rémunérée "au noir", victimes des dommages collatéraux du virus.