Joe Biden a annoncé mardi qu'il ne tiendrait pas de meeting de campagne pour la présidentielle de novembre à cause de la pandémie de coronavirus. Un contraste risqué face à son rival républicain Donald Trump, qu'il domine pour l'instant dans les sondages.
C'est décidément une campagne pas comme les autres qui se déroule aux États-Unis. Joe Biden a annoncé, mardi 30 juin, qu'il suivrait "les consignes du docteur" et n'organiserait pas de meetings électoraux à cause de la pandémie de Covid-19. "Je vais suivre les consignes du docteur, pas juste pour moi mais pour le pays. Et cela veut dire que je ne vais pas organiser de meetings", a déclaré le candidat démocrate à la Maison Blanche.
Il n'a pas précisé s'il parlait de son médecin personnel ou de l'avis des autorités sanitaires plus généralement. Et il n'a pas indiqué si cette décision pourrait changer en cas d'amélioration de la situation d'ici au 3 novembre, jour de l'élection présidentielle.
Brandissant le très lourd bilan américain, la nouvelle poussée de cas de coronavirus dans le sud et l'ouest du pays et l'exacerbation des profondes divisions politiques, l'ancien vice-président de Barack Obama a éreinté la gestion de la pandémie par Donald Trump.
Campagne "étrange"
"Les Américains n'ont pas fait ces énormes sacrifices ces quatre derniers mois (...) pour que vous gâchiez tous ces efforts avec vos tirades et tweets au milieu de la nuit", a déclaré Joe Biden, lors d'un discours dans un lycée de sa ville de Wilmington, dans le Delaware.
"Ils ne l'ont pas fait pour que vous puissiez ignorer la science et faire d'initiatives responsables comme porter un masque une position politique. Et ils ne l'ont certainement pas fait, monsieur le président, pour que vous puissiez vous en laver les mains et tourner le dos à cette responsabilité", a-t-il lancé.
Confiné pendant de longues semaines chez lui, Joe Biden n'a organisé aucune sortie publique entre le 15 mars et le 25 mai. "Il s'agit de la campagne la plus étrange de l'histoire moderne, me semble-t-il", a-t-il reconnu.
"Hâte" de débattre
Pour l'instant, elle lui réussit : Joe Biden mène Donald Trump de plus de neuf points dans la moyenne des sondages nationaux, mais aussi, point crucial, dans les États clés qui font et défont les élections aux États-Unis en basculant d'un parti à l'autre.
Risquée, cette annonce marque un net contraste avec Donald Trump. Présentée comme un gage de prudence responsable, elle pourrait ainsi renforcer l'image que tente de dresser son rival d'un candidat trop vieux, affaibli, fragile. Affirmant qu'il profite de la pandémie pour "se cacher" chez lui, le président se moque régulièrement de Joe Biden, mettant même en doute ses capacités mentales.
Connu pour ses gaffes et ses envolées parfois confuses, Joe Biden a voulu balayer ces accusations d'une phrase courte : "J'ai vraiment hâte de comparer mes capacités cognitives avec" celles de Donald Trump. Et le démocrate d'affirmer qu'il avait aussi "hâte" de participer aux trois débats prévus à la rentrée.
Avec AFP