
Après un report du scrutin, initialement prévu en mai, en raison de la pandémie de Covid-19, la Pologne vivait vendredi les derniers instants de la campagne avant l'élection présidentielle de dimanche. Un scrutin dont l'enjeu semble l'emporter sur la peur du nouveau coronavirus.
Dernier jour de campagne en Pologne, vendredi 26 juin. Le premier tour de l'élection présidentielle se tiendra dimanche dans un contexte difficile pour le président nationaliste sortant, Andrzej Duda, candidat à sa réélection.
Après un report du scrutin, prévu initialement en mai, à cause de la pandémie de Covid-19, l'enjeu de cette élection semble l'emporter sur la peur du nouveau coronavirus, alors que celui-ci continue de circuler largement en Europe.
"Un si bon président"
"Nous prévoyons de dépenser au moins 100 milliards de zlotys (22 milliards d'euros) pour sauver l'économie polonaise et créer des emplois", a affirmé Andrzej Duda lors d'un ultime meeting. Et ses supporters sont convaincus. "Nous n'avons jamais eu un si bon gouvernement et un si bon président depuis la Seconde Guerre mondiale", assure l'un de ses partisans.
En marge du rassemblement, une manifestation aux couleurs LGBT a été organisée, la rhétorique homophobe d'Andrzej Duda lui valant régulièrement ce type de protestations.
Dans la capitale polonaise, Varsovie, le drapeau arc-en-ciel est d'ailleurs devenu le symbole de l'opposition au président et à son parti conservateur, Droit et Justice (PiS).
"Nous voulons que Droit et Justice quitte le pouvoir et laisse les gens vivre comme ils veulent !", explique une manifestante.
Pour ces protestataires, le parti au pouvoir bafoue les valeurs démocratiques européennes. "Le président que nous allons élire maintenant pourrait bien être le sauveur de notre démocratie et stopper l'autoritarisme", espère un autre manifestant.
"Les gens savent à quel point cette élection est importante"
Leurs espoirs reposent désormais sur Rafał Trzaskowski, le maire libéral de Varsovie.
Depuis qu'il est entré en lice, même les militants démocrates qui critiquaient la tenue du scrutin en pleine pandémie de Covid-19 voient une bonne raison d'aller voter.
"La moyenne d'âge parmi les militants démocrates est très élevée, donc ils prennent des risques, mais ils tiennent quand même à être observateurs lors du scrutin", explique Agnieska Stanska-Jedrych, de l'ONG Comité pour la défense de la démocratie. "Cela signifie que les gens savent à quel point cette élection est importante."
Toutefois, quel que soit le prochain occupant du palais présidentiel, le Parlement restera aux mains des nationalistes. Mais le président est doté d'un pouvoir de véto, ce qui peut radicalement changer la donne.