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Libye : "L'Égypte prête à franchir le Rubicon"

À la une de la presse, lundi matin, les menaces d'une intervention égyptienne en Libye si le gouvernement d’union nationale poursuit son avancée, la visite du président tunisien en France. Mais aussi les propositions de la Convention citoyenne sur le climat transmises au gouvernement. Et enfin, la réouverture des cinémas en France.

À la une de la presse, lundi matin, les menaces du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi d'intervenir en Libye si le gouvernement d'union nationale poursuit son avancée vers l'est du pays.

Depuis le début du mois, les forces loyales au gouvernement de Tripoli, soutenu par la Turquie, accumulent les victoires contre les troupes du maréchal Haftar, qui bénéficie, lui, de l'appui de l'Égypte, notamment. D'où la mise en garde du président Sissi, dont le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm assure qu'il a le soutien de "plusieurs pays arabes", dont l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi que des États-Unis. "Le Caire a le droit d'assurer sa sécurité et de défendre ses frontières", plaide le journal, en faisant ici référence à la ville côtière de Syrte, verrou stratégique vers l'est de la Libye et la frontière égyptienne, qui se trouve toujours sous le contrôle des hommes du maréchal Haftar.

"En Libye, le spectre d'une intervention égyptienne prend forme", alerte L'Orient-Le Jour. Le quotidien libanais évoque "la tentation de l'Égypte de franchir le Rubicon", notamment depuis la conclusion, en novembre dernier, de l'accord maritime conclu entre le gouvernement de Fayez el-Sarraj et la Turquie. Il permet à Ankara d'étendre ses frontières maritimes, en violation du droit international, pour explorer de nouveaux gisements d'hydrocarbures, et "qui contrarie les plans égyptiens en Méditerranée".

La crise libyenne, inquiète beaucoup les pays voisins, à commencer par la Tunisie, dont le président Kaïs Saïed entame lundi 22 juin une visite de deux jours en France. Au menu de ce premier déplacement officiel du président tunisien dans un pays occidental il y a, justement, le dossier libyen. Mais aussi l'appui financier de la France, premier partenaire économique de la Tunisie, pour sortir de la crise du Covid-19, d'après La Presse. S'agissant des récentes polémiques sur le passé colonial de la France, le quotidien tunisien prévient que Kaïs Saïed ne sera pas "le messager des débats populistes sur les crimes coloniaux" : "Le chef de l'État ne semble pas disposé à passer son temps sur des questions futiles appartenant au passé et c'est une relation d'égal à égal et équitable que Kaïs Saïed veut matérialiser" annonce le journal.

En France, la Convention citoyenne sur le climat a transmis dimanche ses propositions au gouvernement. Les Français tirés au sort pour trouver des solutions à la crise climatique souhaitent les voir portées par le gouvernement ou les parlementaires, mais pas par référendum, d'après Les Échos, qui font aussi état de "divergences avec l'exécutif sur les questions" à poser aux Français. De son côté, le patronat dénonce déjà "une vision de l'écologie plus punitive qu'incitative". Le consensus sur la lutte contre le réchauffement est-il impossible ?

"La balle est désormais dans le camp du gouvernement", avec une majorité là encore extrêmement divisée, d'après Libération. "À Macron de participer", défie le journal, qui précise que le président s'exprimera le 29 juin sur ces questions.

En France, toujours, les cinémas rouvrent leurs portes lundi, après 100 jours de fermeture. Enfin "de la lumière pour les salles obscures", pour La Croix, qui fait état à la fois de l'optimisme et des doutes des exploitants. Ces derniers s'inquiètent qu'après deux mois de confinement et avec le retour des beaux jours, les Français ne se précipitent pas dans les salles. Pourtant, entre les reprises de films interrompus et les nouveautés, le public aura l'embarras du choix : d'après 20 Minutes, une quarantaine de films se retrouveront sur les écrans dès aujourd'hui.