A la Une de la presse, ce lundi 15 juin 2020, les réactions à l’intervention télévisée, hier soir, du président français Emmanuel Macron. Et une image qui fait le tour du monde, depuis samedi…
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Priorité affichée hier soir par Emmanuel Macron : la reconstruction de l’économie - une reprise «accélérée», d’après Les Echos, qui voient le président sous la pression «de sa majorité, qui attend des lignes claires sur les deux dernières années de son quinquennat, des oppositions, qui après avoir pointé les défaillances dans la gestion de l’épidémie, restent très critiques, et de l’opinion - car si l’inquiétude vis-à-vis de l'épidémie baisse, la confiance des Français n'est pas revenue pour autant».
La confiance d’Emmanuel Macron en lui-même serait en revanche intacte, à en croire Libération. «Macron félicite Macron» : le journal critique l’autosatisfaction affichée, selon lui, par le chef de l’Etat, qui a tenu à saluer la gestion de la crise par son gouvernement, avant d’évoquer indirectement les manifestations contre le racisme et les violences policières. Sur ce sujet, Libé estime que le président, «sans nier les problèmes de racisme, tient avant tout le discours de l’ordre et de la patrie, évitant toute concession aux protestataires» - une attitude dans laquelle le journal voit un «calcul politique à coup sûr, dans un pays inquiet où la droite reprend ses couleurs. Loin, dans ce domaine, du «en même temps» originel».
«Macron confiné dans ses certitudes» : même son de cloche du côté de L’Humanité, qui regrette que le chef de l’Etat n’ait «pas ou peu exprimé d’autocritiques sur la gestion de la crise», ni d’«empathie envers la jeunesse». «Alors que le mouvement de protestation contre les violences policières et le racisme s’intensifie, l’exécutif ne cache plus sa crainte de voir se lever un vent de révolte durable au sein de la jeunesse», accuse le journal, en affirmant qu’«à sa manière, Emmanuel Macron a bien compris que le divorce était consommé» et qu’il «l’a en quelque sorte assumé".
La jeunesse oubliée? Ce n’est pas le sentiment de L’Opinion, qui note que le président «lui a promis des efforts pour l’éducation et l’emploi», et s’inquiète plutôt de ce que «le mistigri de la dette» puisse être «refilé de génération en génération», notamment à cause des prochaines réformes sociales annoncées, comme celle de la dépendance - des réformes «présentées comme consensuelles, (mais qui) ne peuvent se résumer à un empilement de dépenses à crédit, alourdissant le fardeau» des générations suivantes, selon le journal. «Le président, naguère jupitérien, a enfin compris qu’il devait jouer collectif, faire confiance aux élus locaux, aux pouvoirs intermédiaires, aux entrepreneurs», salue enfin Le Figaro, demande à Emmanuel Macron de «tenir bon contre tous les «séparatistes» qui instrumentalisent la cause antiraciste et crachent leur haine antiflics». «Dans le tourbillon du cataclysme économique qui s’annonce, le pays ne peut se payer le luxe de laisser le champ libre aux ennemis de l’unité républicaine», écrit le journal.
Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil à la version britannique du gratuit Metro, qui a choisi pour sa Une une image qui fait le tour du monde, depuis samedi - une photo signée Dylan Martinez, de l’agence Reuters. Elle montre un homme du mouvement "Black Lives Matter" aidant un manifestant d'extrême-droite, en le portant sur son dos, pour l’extraire des affrontements lors de la manifestation de Londres, contre le racisme et les violences policières.