logo

Les policiers battent le pavé sur les Champs-Élysées contre la "haine anti-flics"

Des policiers ont manifesté vendredi matin à Paris à l'appel de plusieurs syndicats, dont Alliance et UNSA Police, pour dénoncer l'attitude du gouvernement à leur égard, ainsi que le climat ambiant qu'ils qualifient de "haine anti-flics".

Plusieurs syndicats de police ont manifesté vendredi 12 juin dans la matinée à Paris, en descendant en voitures l'avenue des Champs-Élysées, en direction du ministère de l'Intérieur, pour exprimer leur mécontentement face à l’attitude du gouvernement à leur égard, ainsi que le climat qu’ils qualifient de "haine anti-flics", a constaté un journaliste de l'AFP. 

Une vingtaine de voitures ont descendu les Champs-Élysées en direction de la place Beauvau, où se trouve le ministère de l’Intérieur, derrière une banderole affichant "pas de police, pas de paix". Le rassemblement, bravant l'interdiction de rassemblement toujours en vigueur, fait suite aux annonces de Christophe Castaner lundi 8 juin. Les policiers manifestaient à l'appel des syndicats Alliance, Synergie, SICP et Unsa.

Une minute de silence a été respectée à l'approche du ministère de l'Intérieur et de l'Élysée, en hommage aux policiers décédés ou blessés en service. Les manifestants ont ensuite chanté la Marseillaise.

"La police n’est pas raciste, la police est républicaine"

"Il n'y a pas que le ministre de l'Intérieur […]. On est venu dire au président Macron qu'il doit soutenir, respecter, considérer sa police […]. La police n'est pas raciste, la police est républicaine […], elle ne choisit pas sa délinquance, elle ne choisit pas la couleur de la délinquance […] et elle sauve des vies, quelle que soit la couleur de la peau de l'individu", a déclaré à la presse Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance. 

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a reçu jeudi 11 juin une partie des syndicats et doit encore en recevoir, vendredi 12 juin, pour tenter de calmer leur colère après ses déclarations lundi sur les violences policières.

Face aux accusations de violences et de racisme visant la police française, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a prôné lundi 8 la "tolérance zéro" contre le racisme. Il a également annoncé l'abandon de la technique controversée d'interpellation "par étranglement" et évoqué une suspension systématique des fonctionnaires de police en cas de "soupçons avérés" d'actes ou de propos racistes.

Les syndicats dénoncent une "stigmatisation"

Ces décisions du ministre, prises dans le contexte de manifestations contre les brutalités policières dans le sillage de la mort de George Floyd aux États-Unis, catalysent la colère des policiers. Les syndicats dénoncent une "stigmatisation" et reprochent notamment au ministre d'avoir annoncé cette interdiction, sans mettre en place une méthode alternative.

"Les forces de l'ordre sont aujourd'hui lâchées par leur hiérarchie", a réagi vendredi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui s'est rendue dans un commissariat de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine)

Jeudi, en fin de journée, des rassemblements de policiers en colère ont eu lieu dans plusieurs villes de France, lors desquels les participants ont à chaque fois symboliquement jeté à terre leurs menottes.

Les policiers battent le pavé sur les Champs-Élysées contre la "haine anti-flics"
Avec AFP et Reuters