La Chambre des représentants a interdit, jeudi, par 258 voix contre 163, le transfert aux États-Unis de détenus de Guantanamo. Le président Barack Obama s'est engagé à fermer le centre de détention d'ici janvier 2010.
AFP - La Chambre des représentants américaine a voté jeudi un amendement pour interdire le transfèrement de détenus de la prison de Guantanamo aux Etats-Unis.
Le texte déposé par le représentant républicain Harold Rogers dans le projet de budget 2010 du département de la Sécurité intérieure a été adopté par 258 voix contre 163, soit avec les voix de la quasi-totalité des républicains et celles de 88 démocrates.
"Pendant neuf mois, l'administration Obama a insisté pour que la prison de Guantanamo soit fermée dans l'année. Mais qu'avons nous vu durant cette période. Rien. Pas de plan. Pas d'idée sur la façon de procéder", a déclaré le représentant Rogers devant la Chambre.
La mesure doit encore être approuvée au Sénat puis être envoyée au président Barack Obama avant d'être une loi.
L'amendement interdit l'octroi des avantages accordés aux immigrants, aux ex-détenus qui seraient relâchés aux Etats-Unis. "Sans ces avantages, il n'y a pas de moyen légal d'amener ces terroristes sur le sol américain, dans le voisinage de nos administrés", a dit M. Rogers.
Outre l'interdiction du transfèrement de détenus, l'amendement réclame l'interdiction de la publication de photos de sévices infligés à des détenus en Irak ou en Afghanistan.
Cette mesure avait été discutée au Sénat, mais la Maison Blanche avait promis d'empêcher la publication des photos.
Après s'être montré favorable à la publication des photos, le président américain Barack Obama a changé d'avis au printemps, en estimant qu'il était inopportun de diffuser ces clichés pour des raisons de sécurité pour les forces américaines en Irak et en Afghanistan.
Sur les quelque 800 hommes qui sont passés par Guantanamo, 223 sont encore aujourd'hui détenus dans ses geôles. Parmi eux, environ 80 attendent d'être rapatriés ou accueillis par un pays tiers et une grosse soixantaine sont susceptibles d'être traduits en justice. L'administration n'a toujours pas décidé ce que deviendraient les autres, considérés comme trop dangereux pour être relâchés.