Près d'un mois après le retour de la Bundesliga allemande, la Liga espagnole va elle aussi reprendre, jeudi 11 juin. Un redémarrage soumis à de nombreux protocoles préventifs : huis clos, mesures sanitaires renforcées, déplacements sous contrôle.
A quoi va donc ressembler la Liga "formule coronavirus" ? Vols et hôtels exclusifs, autobus séparés, gants et masques... Voilà, en quelques mots, dans quelle atmosphère le Championnat d'Espagne va se dérouler à partir du jeudi 11 juin, et pour les cinq prochaines semaines, jusqu'à la fin prévue de la saison, le 19 juillet.
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Et comme ailleurs, le succès de cette reprise dépendra du protocole sanitaire adopté : l'Espagne est le troisième grand championnat européen à reprendre le chemin des terrains, après l'Allemagne (le 16 mai) et le Portugal (le 4 juin).
La planète football aura donc les yeux rivés sur le derby andalou entre le Séville FC et le Betis Séville, qui donnera jeudi à 20 h GMT le coup d'envoi tant attendu de la reprise, après une léthargie de trois mois (depuis le 12 mars) en raison de la pandémie de Covid-19.
Une certitude, pour le président de la Ligue
"J'ai toujours su que nous allions revenir jouer", s'est réjoui dimanche Javier Tebas, le président de la Ligue espagnole de football professionnel (LaLiga), lors de son apparition dominicale dans l'émission 'El Partidazo de Movistar'.
"Mais j'appelle les joueurs, leur entourage, les clubs, à continuer à maintenir la vigilance comme nous l'avons fait ces dernières semaines, aux entraînements comme pendant les matches", a demandé Tebas, conscient des risques et des précautions à prendre.
Le football espagnol reprendra mercredi avec les 45 minutes qu'il reste à jouer de la rencontre de D2 espagnole entre le Rayo Vallecano et Albacete, suspendue le 15 décembre en raison de chants et d'insultes racistes à l'encontre du joueur ukrainien Roman Zozulya.
Puis, avec le derby de Séville jeudi soir, l'Espagne va découvrir une nouvelle forme de jouer au football, entre le silence des huis clos et les visages cachés derrière les masques.
"Les matches, les voyages... Nous avons dû tout organiser au sein de LaLiga, car il y avait des endroits où il n'y avait pas d'hôtels" disponibles, a indiqué Tebas dimanche. "Il y aura presque 250 matches, plus de 200 vols charters, tous est déjà organisé... Tout doit être fait au millimètre", a-t-il souligné.
Depuis le 8 mai, date de reprise de l'entraînement pour les clubs professionnels en Espagne, la prudence est de mise. Les équipes ont repris avec des sessions individuelles, puis des séances par petits groupes, avant des sessions au complet il y a dix jours.
"On ne peut pas faillir"
Selon le protocole de reprise, rendu public par les médias espagnols, un système de vols et d'hôtels exclusivement réservés aux équipes est prévu.
Les déplacements au stade seront effectués avec deux autobus séparés pour les membres d'une même équipe, ou bien il sera demandé aux joueurs de venir dans leur véhicule individuel. Les joueurs convoqués pour les matches devront aussi se soumettre à des tests de détection du coronavirus.
Les footballeurs pénétreront dans les stades masqués et gantés. Les zones communes, comme les vestiaires, seront désinfectées, et l'accès sera limité au personnel strictement nécessaire. "On ne peut pas faillir en ce qui concerne la sécurité sanitaire", a averti Javier Tebas dimanche.
Deux ambiances, huis clos ou stade plein
Du côté des médias, la couverture de la Liga va aussi se compliquer. La Liga autorisera seulement un salarié par média à pénétrer dans le stade, dans les limites suivantes : 4 reporters de chaînes de télévision sans droits de retransmission, 8 journalistes photographes, 5 journalistes radio et 6 places pour les journalistes de la presse écrite. Un protocole lourdement critiqué par les associations de journalistes du pays.
Les téléspectateurs auront pour leur part la possibilité de choisir entre une diffusion réaliste, dans le silence des stades à huis clos, ou alors une retransmission augmentée avec les bruits des stades et des publics enregistrés.
"Ce que nous essaierons de faire, c'est de combler un vide qui ne peut être comblé, celui de la présence de gens dans les stades", a résumé Jaume Roures, patron de Mediapro, le diffuseur de la Liga en Espagne.
Avec AFP