
Les mots "Black Lives Matter" ont été peints vendredi en lettres capitales, sur l'artère principale menant à la Maison Blanche, à Washington. Une manière pour la maire démocrate de montrer son soutien aux militants anti-racistes qui manifestent depuis une semaine contre les violences policières et Donald Trump.
"Black lives matter", littéralement “la vie des Noirs compte", est le slogan choisi par les militants mobilisés contre les violence faites envers les Noirs. Il a aussi pris vendredi 5 juin le nom d’une avenue à Washington.
Depuis la vague d'émotion suscitée par le décès de George Floyd, mort le 25 mai sous le genou d'un policier blanc de Minneapolis, la mairie démocrate de Washington a engagé un collectif d’artistes de rue pour peindre les trois mots de la fronde en lettres jaunes sur plus de 200 mètres et sur toute la largeur de la 16e rue, axe central qui mène à la Maison Blanche.
Une manière pour le maire de la capitale américaine, Muriel Bowser de montrer son soutien aux manifestants qui protestent depuis une semaine contre les violences policières et Donald Trump.
Le maire de Washington DC, Muriel Bowser - a officiellement renommé la route menant à la Maison Blanche appelée la 16e rue en «Black Lives Matter Plaza», la rue qui a accueilli sept jours de manifestations contre la mort de George Floyd.#GeorgeFloyd #blacklivesmatter ????: Getty Im pic.twitter.com/FQXxu1s97H
— CissletBlog (@cissletblog) June 5, 2020“Il faudra continuer quand la peinture aura disparu"
L'initiative, commandée par la municipalité de Washington, a pour but de "reprendre les rues", a commenté à l'AFP Rose Jaffe, l'une des artistes du collectif Mural DC, tout en regrettant que ce soit "aussi un peu une opération de communication". Et d’ajouter, "il faudra continuer quand la peinture aura disparu", demandant notamment que "la police rende des comptes".
"Il y a un contentieux sur la juridiction de ces rues", situées près de la Maison Blanche, un territoire fédéral, a expliqué le chef de cabinet de la maire, John Falcicchio. "La maire voulait qu'il soit très clair que c'est une rue de la ville et que c'est en l'honneur des manifestants qui ont protesté pacifiquement lundi soir".
Violences
Lundi, les forces protégeant la Maison Blanche ont repoussé violemment les manifestants rassemblés au nord de la Maison Blanche, sous la juridiction de la municipalité.
L'objectif était de libérer le passage pour que Donald Trump se rende à pied devant l'église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui avait été dégradé la veille au soir par des casseurs, pour qu'il puisse se faire photographier, bible à la main.
Donald Trump a assumé ce déploiement de force, estimant que les autorités devaient "dominer" les débordements.
Mais la présence de ces renforts exaspère Muriel Bowser, qui a demandé au président républicain de retirer ces forces fédérales et militaires supplémentaires, estimant que cela ne faisait qu'attiser la colère de manifestants "pacifiques". La police locale, dit Muriel Bowser, "est bien équipée pour gérer les grandes manifestations et les activités relevant du premier amendement" de la Constitution, qui garantit la liberté d'expression et de manifestation.
Garde nationale
Elle a aussi dénoncé la présence d'éléments de forces de sécurité "non identifiés" dans la ville. Outre le Secret Service, qui assure la protection de la Maison Blanche, le gouvernement a fait notamment appel aux soldats de la Garde nationale de plusieurs États, ainsi que la police militaire, la police fédérale (FBI), l'agence américaine anti-drogue (DEA), la police aux frontières (CBP), ainsi que la police des parcs nationaux et la police pénitentiaire.
Elle est même accusée par le sénateur républicain de l'Utah, Mike Lee, d'avoir ordonné que 1 200 soldats de la Garde nationale, qui dépendent du Pentagone, quittent les hôtels dans lesquels ils sont hébergés.
La nouvelle n'a pas laissé Donald Trump insensible. Si la maire de Washington "ne traite pas bien ces hommes et ces femmes, nous ferons appel à d'autres groupes", a-t-il répondu vendredi dans un tweet, en qualifiant la maire "d'incompétente".
Avec AFP