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"Renault joue sa survie" et doit s'engager notamment sur le maintien en France de certaines activités, a prévenu vendredi Bruno Le Maire. Le ministre de l'Économie a souligné qu'il n'avait pas encore donné son feu vert à un prêt de 5 milliards d'euros au constructeur en détresse.

Renault pourrait disparaître et le ministre français de l'Économie tire la sonnette d'alarme. Bruno Le Maire a déclaré, vendredi 22 mai sur Europe 1, que le constructeur automobile français "joue sa survie". Fleuron industriel hexagonal, Renault est dans une très mauvaise passe après avoir vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la pandémie de Covid-19.

Les confinements en Europe ont fait chuter le marché du neuf de 76,3 % en avril sur le Vieux continent, alors que le groupe était déjà fragilisé – il a subi en 2019 sa première perte nette en dix ans. 

En détresse, le groupe a annoncé avoir obtenu un prêt garanti par l'État (PGE) de 5 milliards d'euros après plusieurs semaines de tractations avec ses banques. Bruno Le Maire a néanmoins souligné  qu'il n'avait pas encore donné son feu vert.

"Ce prêt, je ne l'ai pas encore signé", a expliqué le ministre de l'Économie dans un entretien publié par Le Figaro, en demandant aux constructeurs automobiles de s'engager sur trois points, dont "la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées". 

Le site de Flins "ne doit pas fermer" 

Le site industriel de Renault à Flins "ne doit pas fermer", a insisté Bruno Le Maire sur Europe 1. Selon le Canard enchaîné, le constructeur automobile français envisagerait de fermer quatre sites en France – Flins, Dieppe, Choisy-le-Roi et les Fonderies de Bretagne. Selon une source proche du dossier, il ne s'agirait toutefois pas à Flins d'une fermeture mais de l'arrêt de la production automobile pour consacrer le site à une autre activité.

L'usine de Flins dans les Yvelines emploie 2 600 salariés et assemble les citadines Zoé – des véhicules électriques – ainsi que la Micra du partenaire japonais Nissan.

"Ce qui nous paraît important, c'est de savoir quelle est la stratégie de long terme de Renault. Comment est-ce qu'ils nous garantissent que demain, les véhicules électriques seront localisés en France ?", s'est interrogé Bruno Le Maire. Et d'insister : "Comment est-ce qu'ils nous garantissent que demain, la France devient le premier centre de production mondial de véhicules électriques pour Renault ?".

Des réponses sont attendues en partie le 29 mai, quand le groupe présentera son  nouveau plan stratégique. Il a déjà chiffré les économies nécessaires à 2 milliards d'euros.

Avec AFP