Les États-Unis ont arrêté, mercredi, à la demande du Japon, deux hommes soupçonnés d'avoir participé à l'évasion de Carlos Ghosn, selon des sources judiciaires. L'ancien PDG de Renault-Nissan est réfugié au Liban depuis décembre.
Les autorités américaines ont arrêté, mercredi 20 mai, à la demande de la justice japonaise, deux hommes soupçonnés d'avoir participé à la fuite de Carlos Ghosn du Japon.
Michael Taylor, 59 ans, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, et son fils Peter Taylor, 26 ans, tous deux visés par un mandat d'arrêt du Japon, doivent comparaître par vidéoconférence à 19 h 30 GMT (21 h 30 en France) devant un juge fédéral du Massachusetts.
Ils présentent un "grand risque de fuite" et doivent rester en détention en attendant la demande d'extradition du Japon, ont estimé des procureurs fédéraux. Peter Taylor a été arrêté à Boston, alors qu'il s'apprêtait à partir pour le Liban, où s'est réfugié l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan, et qui n'a pas de traité d'extradition avec le Japon, ont-ils souligné.
Une évasion surprenante
Les deux hommes, ainsi que le Libanais George-Antoine Zayek, sont accusés par le Japon d'avoir aidé le magnat déchu de l'automobile à échapper à la justice nippone lors d'une évasion spectaculaire le soir du 29 décembre.
Visé par des plaintes pour malversations financières, Carlos Ghosn était en liberté sous caution. D'après les documents judiciaires américains, les trois hommes l'ont apparemment aidé à se dissimuler dans une grande caisse noire, semblable à un caisson d'instruments de musique, qu'ils ont ensuite embarquée à bord d'un jet privé, le contrôle de bagages n'étant à l'époque pas obligatoire pour ce type d'appareil.
Arrêté en novembre 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières, qu'il rejette, Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault et Nissan, a fui l'archipel en décembre à destination du Liban, pays où il a grandi et dont il possède la nationalité.
Des soupçons au Japon et en France
Carlos Ghosn fait l'objet de quatre inculpations par la justice japonaise, notamment pour abus de confiance et détournement de fonds
L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan est également soupçonné d'avoir organisé deux soirées d'ordre privé au château de Versailles, en échange d'une convention de mécénat signée entre la marque et l'établissement qui gère le château. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre en février, notamment pour abus de biens sociaux, afin de déterminer, entre autres, si Carlos Ghosn avait en connaissance de cause utilisé les ressources du groupe automobile à des fins privées.
Une autre information judiciaire est en cours, à Paris, pour des faits d'"abus de biens sociaux" et de "corruption passive". Elle porte sur des contrats signés par RNBV, la filiale néerlandaise à 50-50 entre Nissan et Renault censée incarner l'alliance, lorsque Carlos Ghosn en était le PDG.
Avec Reuters et AFP