
Le chef cuisinier Philippe Etchebest, figure du petit écran, se mobilise pour alerter les pouvoirs publics et les Français sur l'état du secteur de la restauration, le plus touché par la crise sanitaire du coronavirus. Selon le juge de l'émission "Top Chef", beaucoup de restaurateurs sont "en détresse", alors que la fermeture des restaurants s'inscrit dans la durée et que les solutions tardent à venir.
"Le secteur de la restauration est en danger depuis le départ : on a été les premiers à fermer et on va être les derniers à rouvrir", se désole le chef étoilé Philippe Etchebest sur France 24. La fermeture des bars et des restaurants a été imposée dès le 15 mars 2020 par le gouvernement français, afin de tenter d'endiguer l’épidémie de Covid-19. Aucune date de réouverture n'a, pour l'heure, été évoquée par les autorités. "Pendant cette période, c’est très compliqué."
Inquiet pour l’avenir des professionnels, qui n’ont pas été autorisés à rouvrir avec la sortie du confinement lundi 11 mai, et qui vont devoir, à l’avenir, mettre en place des protocoles sanitaires renforcés pour lutter contre le coronavirus, avec "des mesures d’hygiène multipliées par dix", le chef cuisinier redoute que de nombreux gérants, en faillite, soient contraints de mettre la clé sous la porte.
Solliciter tous les acteurs
Le moral des restaurateurs est "au plus bas", explique-t-il, ajoutant que le secteur avait déjà été durement touché par les grèves de l'hiver dernier. "Il y a déjà eu deux cas de suicide dans la profession, ce qui est dramatique, et j’ai bien peur que cette crise laisse plus de traces après que pendant (…) Beaucoup de restaurateurs sont en détresse et ne savent pas comment gérer la situation, ni à qui faire appel. Il y a la faillite financière, il y a aussi la faillite morale... Ils sont en attente de propositions, mais elles tardent à venir".
S’il se sent soutenu par le gouvernement, qui a "pris conscience de la gravité" de la situation, Philippe Etchebest aimerait que tous les acteurs - et pas seulement l’État -, contribuent à aider les professionnels, notamment "les assurances, les banques et peut-être les fonds européens".