Alors que le gouvernement a acté la possibilité d'une reprise le 1er juin, les clubs de Premier League anglaise se sont réunis, lundi, avec l'objectif d'avancer sur une feuille de route. Mais à Londres, la municipalité s'oppose déjà à une reprise jugée "prématurée".
Alors que l'Angleterre tente toujours d'endiguer la crise sanitaire liée au Covid-19, les modalités de la reprise du football se précisent. Les clubs de Premier League vont essayer d'obtenir l'autorisation de ne pas terminer la saison dans un nombre réduit de stades, a expliqué lundi 12 mai le patron de la ligue, Richard Masters, alors que le gouvernement a ouvert la voie à une reprise à huis clos le 1er juin.
"Évidemment, tous les clubs préféreraient jouer à domicile si c'est possible, mais nous devons prendre en compte ce que nous disent les autorités", a expliqué Richard Masters lors d'une visioconférence au terme d'une assemblée générale. "Il est évident que certains clubs prennent ce point plus à cœur que d'autres. C'est un dialogue qui se poursuit" avec les autorités, a-t-il ajouté.
La Premier League travaille sur le "Project Restart", une feuille de route pour essayer de disputer les 92 matches qu'il reste pour achever la saison. Outre le fait de disputer ces rencontres à huis clos, la Premier League envisageait de limiter le nombre de stades les accueillant pour limiter les déplacements et bénéficier des installations les plus adaptées.
Mais une majorité de clubs, notamment ceux à la lutte pour le maintien, estiment que cela fausserait la compétition en les privant d'un avantage dans la dernière ligne droite.
Reprise sous conditions, arrêt définitif évoqué
Le gouvernement britannique a, en tout cas, levé un obstacle de taille sur le chemin d'une reprise des compétitions en ouvrant la porte lundi à une reprise des compétitions sportives à huis clos à partir du 1er juin. Cette mesure reste cependant sujette à réévaluation en fonction de l'évolution du nombre de nouveaux cas de Covid-19.
"Nous travaillons dur pour créer un modèle responsable, sûr et réaliste pour finir la saison", a insisté Richard Masters, répétant que "rien ne sera décidé sans qu'on en ait parlé avec les joueurs et les entraîneurs et des réunions sont prévues dans le courant de la semaine".
Le dirigeant a aussi admis que, pour la première fois, les 20 clubs avaient discuté des conséquences d'un abandon définitif de la saison en cours. "C'est toujours notre objectif de terminer la saison, mais c'est important d'évoquer toutes les options", a-t-il expliqué.
Dans ce cas de figure – qui coûterait 762 millions de livres (870 millions d'euros) rien qu'en remboursement de droits TV aux clubs –, le classement final serait basé sur la moyenne de points par match et il y aurait bien des rétrogradations en D2, à l'image de la Ligue 1.
"Trop tôt" pour le maire de Londres
Au lendemain de la réunion des clubs, le maire de Londres, Sadiq Khan, s'est pour sa part prononcé contre une reprise prématurée dans sa ville, selon un porte-parole.
"Alors que le pays est toujours aux prises avec cette crise et que des centaines de personnes meurent chaque jour, il estime qu'il est trop tôt pour discuter de la reprise de la Premier League et du sport de haut niveau dans la capitale", a déclaré le porte-parole de M. Khan au quotidien anglais Evening Standard.
Cinq des 20 équipes de la Premier League sont basées à Londres, ville particulièrement touchée par le nouveau coronavirus qui a déjà fait plus de 36 000 morts au Royaume-Uni.
Avec AFP