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Le chef de l'Etat allemand a exhorté la communauté internationale à tirer les leçons de la fin de la Seconde Guerre mondiale en allant vers "plus de coopération" dans la lutte contre la pandémie de coronavirus, et "pas moins". 

Lors d'un discours pour commémorer les 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le président allemand a fait un parallèle, vendredi 8 mai, entre cette période de notre histoire et la pandémie de coronavirus.

Il a appelé la communauté internationale a tirer les leçons de la fin de ce conflit en allant vers "plus de coopération" dans la lutte contre le Covid-19, et "pas moins". "Nous ne devons pas accepter que l'ordre de paix" mis en place à partir de 1945 "parte en fumée sous nos yeux", a affirmé Frank-Walter Steinmeier depuis Berlin, "nous voulons plus et pas moins de coopération dans le monde, y compris dans la lutte contre la pandémie". 

Frank-Walter Steinmeier : « Le 8 mai était une journée de libération mais cela a duré longtemps avant cela ne soit accepté par beaucoup d’Allemands. Un travail de mémoire de plusieurs décennies a été nécessaire pour permettre à la démocratie de mûrir dans notre pays ».

— Pascal Thibaut (@pthibaut) May 8, 2020

"Un jour de gratitude"

Le président allemand, autorité morale du pays, a aussi appelé ses compatriotes à considérer le 8 mai 1945 comme un jour de "gratitude" et non d'amertume pour la défaite et les souffrances subies lors des bombardements alliés, l'expulsion des populations allemandes des territoires d'Europe de l'Est ou les pertes de territoires.

"Oui, nous autres Allemands pouvons dire aujourd'hui : le jour de la libération est un jour de gratitude!", a-t-il déclaré, et "il nous a fallu trois générations pour que nous puissions le dire de tout cœur". Frank-Walter Steinmeier faisait ainsi référence à un autre discours prononcé par un de ses prédécesseurs, Richard von Weizsäcker, et resté dans l'Histoire. 

En 1985, pour le 40e anniversaire de la fin de la guerre, ce dernier avait pour la première fois parlé d'un "jour de libération" également pour l'Allemagne, imposant alors une rupture avec la perception encore largement répandue de défaite dans les mentalités. 

En employant cette fois le terme de "gratitude", l'Allemagne franchit un pas supplémentaire dans son travail de mémoire, à un moment où l'extrême droite remet en cause la culture de repentance allemande des crimes nazis, pilier de la reconstruction nationale d'après-guerre.

Avec AFP