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À l’hôpital de Nemours, les soignants déterminés à exercer, malgré la peur du Covid-19

À l’hôpital de Nemours, au sud de Paris, le Dr Marc Sorel, chef de service, est infecté par le Covid-19 et soigné par sa propre équipe. Pour ses collègues qui le prennent en charge, outre l’épuisement, la charge émotionnelle est importante. Dans le même service, une jeune infirmière débute sa carrière en pleine crise sanitaire, tandis qu’une aide-soignante n’a pas vu ses enfants, confinés avec leur père, depuis plusieurs semaines. Des soignants qui exercent leur métier avec courage et détermination, même si la peur ne les quitte jamais. Notre reporter Karim Yahiaoui les a rencontrés.

À l’hôpital de Nemours (Seine-et-Marne) au sud de Paris, le service d’évaluation et de traitement de la douleur a été transformé en unité Covid-19. Dans la chambre 178, se trouve un patient pas ordinaire : le Dr Marc Sorel, chef de service. Infecté par le coronavirus, il est hospitalisé dans son propre service et soigné par son équipe.

"C’est forcément particulier" de soigner son chef de service, explique le Dr Blanche Locko, "il faut faire un effort supplémentaire pour rester professionnels et garder le recul". Outre l’épuisement après plusieurs semaines passées à soigner les patients atteints par le COVID-19, la charge émotionnelle est importante. "On s’efforce de tenir le coup, car on n’a pas vraiment le choix, mais il y a des moments où, forcément, on ressent tout le poids de ce que ça représente".

De son côté, une collègue aide-soignante n’a pas vu ses enfants, confinés chez leur père, depuis plusieurs semaines. "C’est compliqué...", reconnaît-elle.

Dans le service qui compte douze lits, l’activité s’est stabilisée, mais elle reste soutenue. Un quotidien qui n’est pas facile pour Agnès, jeune infirmière diplômée en mars. "C’est mon tout premier poste. Ce n’est pas évident, il y a eu des décès… Pendant mes stages, j’avais déjà vu des fins de vie, mais de là à traiter les infections moi-même, ce n’était pas le cas. On est un peu formés à tout ça, mais quand on arrive dans la réalité, ce n’est pas évident".

Dans ce service, comme ailleurs, la peur est devenue le lot quotidien. D’autant plus que la crainte d’une nouvelle vague est dans tous les esprits.